La question de savoir si le burn-out est ou non une maladie fait débat.
Le fait est que de nombreuses personnes sont victimes d’un épuisement professionnel.
Celui-ci laisse sur elles des séquelles physiques et psychologiques.
Certaines personnes en burn-out finissent même par se suicider.
Il est donc important de prendre cette souffrance en considération et de tenter de la détecter pour mieux la prévenir.
Le burn-out est un long processus
Faire un burn-out, ce n’est pas comme vivre un traumatisme.
Il ne s’agit pas d’un mal qui apparaitrait de manière immédiate.
Même si certaines personnes semblent « craquer » du jour au lendemain, l’installation du burn-out est insidieuse.
Elle est liée à une accumulation dans le temps d’une dose élevée de stress sans que le corps ni l’esprit n’aient le temps de récupérer.
En fait le stress n’est pas en soi quelque chose de mauvais.
Il permet de nous alerter d’un danger ou d’être très vigilant à un moment important de notre vie, lorsque l’on passe un examen par exemple.
Mais vivre de manière continue dans un stress intense est malsain et peut mener au burn-out.
Le burn-out modifie le rapport au travail
Le stress répété est donc un signe avant-coureur du burn-out. Mais ce n’est pas le seul.
Dans de nombreux cas d’épuisements professionnels, on observe une dégradation du rapport de la personne à son activité.
Souvent par effet de surcharge, beaucoup ont l’impression de ne plus être maîtres de leur travail. Ils en perdent le contrôle et le subissent.
Ce sentiment est souvent amplifié ou accompagné par une dégradation des relations avec ses collègues ou sa hiérarchie.
L’absence de soutien ou de reconnaissance peut accélérer le burn-out.
Le burn-out rend désagréable
Le stress combiné à la mauvaise image que l’on peut avoir de soi et de son travail peut avoir des effets désastreux sur vos rapports avec les personnes qui vous entourent.
Les travailleurs proches du burn-out sont parfois irritables et agressifs.
Ils ont souvent des problèmes de sommeil et peinent à se concentrer.
Ces comportements peuvent être interprétés par une équipe de travail comme le repli d’un collègue sur lui-même ou un rejet social de sa part.
Ils doivent pourtant être pris au sérieux. Ils peuvent être les symptômes d’un véritable mal-être professionnel.
Ne jamais déconnecter peut conduire au burn-out
L’un des symptômes précurseurs du burn-out est l’incapacité à sortir de son travail.
Certaines personnes resteront très tard à leur bureau, au point de ne plus avoir de vie sociale en dehors du travail.
D’autres resteront toujours connectées à leurs collègues ou leurs clients par Internet ou au téléphone.
Le fait de ne jamais décrocher est parfois encouragé par l’employeur. Il se peut aussi qu’il ne soit que la responsabilité du travailleur.
Il faut dire que l’hyper-connectivité du monde du travail et l’explosion du télétravail rendent de plus en plus floue la frontière entre la vie professionnelle et la vie privée.
Le burn-out est un tabou
S’il est important de mettre un mot sur le burn-out et d’en identifier les causes, c’est surtout pour qu’il ne soit pas confondu avec un simple coup de fatigue, de la paresse ou une dépression qui ne serait pas liée au travail.
Parler de burn-out avec sa direction dans un monde du travail hyper-compétitif est très difficile. C’est pourtant essentiel.
Vous pouvez bien entendu vous confier en premier lieu à d’autres personnes de confiance comme votre représentant syndical, un psychologue du travail ou votre directeur des ressources humaines.
L’important est de ne pas entrer dans un conflit pour ne pas aggraver les choses.
Continuer ou non à travailler ?
Tentez avec votre direction de distinguer les tâches qui provoquent chez vous le plus de stress.
Essayez ensuite de réorganiser votre travail.
Si vous estimez que cela pourrait prévenir un burn-out, demandez s’il est possible de changer de poste, d’équipe, ou pourquoi pas de passer à temps partiel.
Si vos relations avec votre employeur ne permettent pas d’aboutir à une solution ou si votre médecin estime qu’il est dangereux pour vous de travailler, ce dernier peut vous fournir un arrêt de travail.
C’est en effet dans les périodes de stress et de fatigues intenses qu’ont lieu la plupart des accidents du travail.
Un burn-out est tout autant dommageable pour votre employeur que pour vous.
Il est donc aussi dans son intérêt de trouver une solution viable et d’avoir un dialogue constructif avec vous.
Méfiez-vous du bore-out
Le bore-out, c’est le fait de souffrir de l’ennui au travail.
Tout comme pour le burn-out il y a quelques années, les professionnels de santé et du bien-être au travail ne tombent pas tous d’accord sur la qualification du bore-out, ni sur l’attention que l’on doit lui porter.
Cependant, il arrive fréquemment que des personnes « mises au placard », soit à la suite d’un différend avec leur direction, soit à cause d’une mauvaise organisation du travail, finissent par souffrir de cet ennui chronique.
Il ne s’agit pas uniquement du fait de n’avoir « rien à faire ».
Le bore-out peut aussi survenir lorsque l’on change de poste pour une fonction avec moins de responsabilités ou dans laquelle on fait moins appel à ses qualifications.
Lorsque le travail perd son sens, il peut devenir une souffrance.
Allez de l’avant
Que vous souffriez de bore-out ou de burn-out, votre mieux-être ne passera pas uniquement par des actions de votre direction ou de votre médecin.
Vous pourrez vous faire aider, mais il vous faudra aller de l’avant.
Essayez d’identifier les points qui vous rendent ou vous rendaient heureux au travail.
Profitez des collègues avec qui vous vous entendez le mieux, proposez vos idées pour reprendre possession de votre travail et en faire un outil d’accomplissement personnel.
Si vous ne pensez pas pouvoir redevenir heureux dans votre entreprise, c’est qu’il est temps de la quitter.
Commencez à chercher un autre employeur ou à repenser votre projet professionnel.
Parfois le simple fait de se projeter dans l’avenir aide à affronter les soucis du quotidien et à vivre son travail avec plus de détachement et de sérénité.
Laisser un commentaire