Ranger : et si c’était thérapeutique !

Ranger, cela peut paraître une activité quotidienne anodine, machinale et sans sens particulier.

Détrompez-vous ! Le rangement accompagne souvent le changement.

Ne parle-t-on pas d’ailleurs de « grand nettoyage de printemps » ou du fait de « faire le ménage dans sa vie » comme une étape vers un renouveau?

Comme je vous le disais dans un précédent article, le changement favorise notre créativité, nous donne plus d’inspiration et a un effet bénéfique sur notre moral.

Ranger sa maison de fond en comble, faire un grand ménage dans ses affaires, c’est aussi l’occasion de tout changer dans son intérieur, de changer la place et la fonction de ses meubles, de jeter ce qui ne nous sert à rien, de changer ses rideaux, de ressortir les vieilles fringues, les draps et la vaisselle oubliée qui croupissait au fond des placards, voir de repeindre ses murs.

Ranger peut aussi être synonyme de créer, de se retrouver dans de nouvelles perspectives, de réinventer son habitat et la vie qui va avec.

Bref, le rangement a des vertus presque thérapeutiques !

Ranger pour mieux changer de vie

Lorsque l’on ne se sent pas bien chez soi, que l’on passe le plus clair de son temps à l’extérieur parce que l’on n’est pas à l’aise, que l’on est à l’étroit, il est temps de passer à l’action.

Notre esprit est à l’image de notre intérieur.

Lorsque nous vivons dans un bazar perpétuel, il est très difficile de rester concentré, de se sentir bien et serein chez soi.

Je ne veux pas dire par là que l’objectif d’une existence est de se construire un cocon assez douillet pour ne plus avoir à sortir affronter le monde extérieur, mais notre habitation est bien plus qu’un endroit où dormir.

Elle est notre intimité, un endroit où l’on est censé se sentir à l’abri, protégé.

Il est donc important d’y porter attention.

De nombreuses personnes ont tendance à se lancer dans une grande opération de rangement après une rupture, la perte de leur emploi ou encore pour accompagner un deuil.

Ranger permet d’accompagner le changement.

Osez le minimalisme

Allez savoir pourquoi, l’être humain a une propension incroyable à accumuler des objets inutiles.

Ranger, c’est aussi l’occasion de mettre à la poubelle ce qui ne nous sert à rien et de se libérer de ce qui nous encombre.

Lorsque vous avez le nez dans les tiroirs, portez une attention particulière aux objets ou vêtements que vous n’utilisez jamais.

Jetez, donnez, ou vendez ce qui ne vous sert à rien.

Vivre avec moins d’objets, ce n’est pas seulement faire physiquement de la place chez soi (ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on vit dans un minuscule studio), mais c’est aussi une manière de moins s’encombrer l’esprit, de se libérer de contraintes, de mener une vie plus relaxante.

La sobriété est apaisante.

On appelle ce mode de vie le « minimalisme ».

Un autre effet positif du minimalisme est que vous gagnez en flexibilité.

En louant ou en empruntant une voiture plutôt qu’en l’achetant, vous pouvez changer de modèle quand vous le voulez.

En ne possédant que très peu de meubles ou de vaisselle, vous pouvez déménager bien plus facilement, en limitant votre garde-robe au strict minimum, vous pouvez faire votre valise en quelques minutes pour être prêt à partir à l’autre bout du monde.

Beaucoup de personnes ont tenté de théoriser le pratique du minimalisme, rédigeant des inventaires ou édictant des règles de conduites toutes faites.

En réalité, le minimalisme n’est pas un dogme, une méthode, un inventaire d’objets dont il faut se débarrasser ou non.

C’est tout un état d’esprit.

Devenir minimaliste dans sa vie de tous les jours, dans sa manière de ranger ses affaires et sa maison, c’est souvent aussi penser de manière plus simple, mener une vie plus sobre et réfléchir à l’usage que l’on fait de tout ce que l’on possède, au sens de nos achats, à la lutte contre une accumulation inutile et envahissante.

Ranger : un rite de passage ?

Les méthodes de développement personnel basées sur le rangement fleurissent en ce moment.

Mais ranger rend-il réellement plus heureux ? Pas sûr…

Le rangement est souvent un rite de passage.

Après une rupture amoureuse ou un deuil, vient souvent un jour où l’on se décide à faire le ménage, à ranger ou jeter les affaires de l’autre, à passer à autre chose.

Ce n’est pas le fait de se mettre à ranger qui nous aidera à faire face.

C’est à l’inverse une fois que nous sommes prêts à tourner une page douloureuse que nous nous mettons à ranger, comme pour acter de notre nouvel état d’esprit.

Inutile donc de pousser votre ami en pleine rupture à effacer tous ses SMS, à enlever toutes les photos au mur qui lui rappellent son ex ou bien de refaire son intérieur.

Une rupture, comme tout changement de mode de vie, est une forme de deuil, le deuil d’une relation ou de sa vie d’avant.

Il faut laisser le temps faire son travail.

Le fait de faire le grand ménage dans sa vie ne viendra qu’après, comme un rituel permettant d’acter que nous avons réussi à passer une étape, un cap.

Comme le rappelle le psychologue Olivier Douville qui s’est penché sur cette question, « Ce qui change la vie, c’est l’amour, pas l’ordre ! Il ne suffit pas de mettre de l’ordre dans sa maison pour mettre de l’ordre dans son cœur. Et, il faut surtout un soupçon de désordre pour un peu de surprise et de fantaisie ! »