Votre rapport à l’argent est-il sain ?
L’argent est une monnaie d’échange.
Il permet de répartir l’accès aux biens et aux services.
Il peut également récompenser une prise de risque ou un travail.
Il est un moyen et non une fin.
Mais l’argent s’invite souvent hors de ce simple cadre de moyen d’échange.
Il peut parfois devenir un objet de pouvoir, un marqueur social ou même devenir une obsession.
Il devient souvent une fin en soi.
Beaucoup veulent gagner toujours plus d’argent, mais sans savoir pourquoi, sans avoir d’objectif concret, sans avoir de rêve à réaliser.
L’argent devient alors aliénant.
D’autres au contraire ont choisi de limiter les monnaies conventionnelles dans leurs échanges sans pour autant renoncer à leur confort et à leur mode de vie.
Mais comment garder un rapport à l’argent équilibré et raisonnable ?
Définissez vos besoins
Vouloir gagner plus d’argent n’est pas une mauvaise chose en soi.
Encore faut-il savoir pourquoi. Gagner de l’argent doit être un moyen de combler vos besoins et de réaliser vos objectifs, rien de plus.
Votre rapport à l’argent doit être intimement lié à vos besoins.
Pour avoir un rapport à l’argent sain, il est donc important de mettre en adéquation vos attentes et vos besoins.
Listez vos objectifs et vos besoins et évaluez-en le coût.
Déterminez de combien d’économies vous avez besoin pour vous constituer un matelas de sécurité si cela vous rassure.
En dehors de cela, ne courez pas inutilement après l’argent. L’argent est fait pour être dépensé.
C’est ce que vous en faites qui pourra (partiellement) vous procurer de plaisir ou combler votre vie, non le fait de le posséder.
Le rapport à l’argent, c’est le rapport au travail
Même si certains s’enrichissent de leurs rentes, nous avons tendance à faire un parallèle entre l’argent et le travail.
Ainsi l’argent serait quelque chose que l’on doit mériter.
Il serait une récompense pour les personnes très travailleuses ou les plus ingénieuses.
Lorsque l’on veut souligner l’incompétence d’une personnalité politique ou d’un patron, ce dernier est d’ailleurs souvent critiqué pour sa rémunération.
On estime qu’il ne la mérite pas, qu’il l’a volée.
Mais penser l’argent comme étroitement lié à la valeur travail n’est pas une évidence.
D’abord parce que le monde est pavé d’injustices, mais aussi parce que la vision que nous avons du travail est en train d’évoluer.
En temps de crise et de chômage de masse, le travail rémunéré n’est plus le seul moyen de trouver sa place dans la société.
Faire du volontariat, s’occuper de ses enfants ou aider son voisin à réparer sa voiture sont des activités à haute valeur ajoutée et qui ne sont pas rémunérées.
« Le temps c’est de l’argent »
Nous avons tous en tête l’adage populaire qui voudrait que l’on pense le temps uniquement comme un paramètre de productivité.
Il n’est en soi pas faux. Le temps passé à occuper une activité rémunérée est directement lié à l’argent que vous gagnerez.
Certains y verront une incitation à ne pas perdre leur temps.
Ils considèreront que dépenser son temps dans des activités peu productives ou chronophages est une perte d’argent.
D’autres au contraire verront la formule dans l’autre sens et considèreront que « l’argent, c’est du temps ».
Pour ces derniers, le temps libre est un bien de consommation comme les autres. Il s’achète.
Le fait de posséder ou de s’enrichir est un moyen de pouvoir travailler le moins possible et non l’inverse.
C’est de cette manière que raisonnent les adeptes du « early retirement », une tendance venant des pays anglo-saxons qui consiste à tout mettre en œuvre pour partir à la retraite le plus tôt possible, parfois à la quarantaine, quitte à avoir un mode de vie plus sommaire que si l’on continuait à travailler.
Et si on se passait d’argent ?
Il est toutefois possible de vivre mieux avec moins d’argent.
Certes il est difficile de vivre sans argent, mais il est possible de limiter sa dépendance sans pour autant perdre en qualité de vie.
De nombreux mouvements prônent de nouvelles manières de vivre qui donneraient moins de place à l’argent comme moyen d’échange.
C’est le cas par exemple des SEL (pour Services d’Entraide Locaux).
Ces mouvements associatifs font la promotion d’échanges de services entre les habitants d’un même quartier.
Le principe est d’échanger une heure de travail contre un crédit d’une heure de service.
Donner une heure de cours de mathématiques à votre voisin vous donnera par exemple le droit à une heure de jardinage.
L’idée est de réinventer l’économie en dehors de tout cadre monétaire.
Le rapport à l’argent est un rapport à la possession
Et ce qui vaut pour les services vaut également pour les biens.
Face au matérialisme effréné de nos sociétés occidentales, certains font le pari du minimalisme, tentant de limiter au maximum le nombre d’objets qu’ils possèdent.
Ce mode de vie est économique, mais il rend surtout la vie des minimalistes très flexibles.
L’idée n’est pas de vivre dans le dénuement, mais plutôt de privilégier l’usage des objets à leur possession.
Ils pratiquent souvent le troc, les échanges et les achats groupés.
Il est de plus en plus courant d’acheter une voiture entre deux amis, ou d’installer une machine à laver commune pour tous les habitants d’un immeuble.
Ce nouveau rapport aux objets et à leur possession modifie profondément le rapport à l’argent et lui donne un pouvoir moins important.
L’argent n’achète pas tout
Mais le rapport à l’argent se met à poser question lorsque tout devient marchandise, même ce qui normalement ne s’achète pas.
Lorsque la corruption permet d’acheter le pouvoir, lorsque la prostitution donne l’illusion d’acheter l’amour, notre rapport à l’argent déteint sur notre rapport au monde et aux autres.
Lorsqu’en payant une amende ou une caution l’argent permet de régler ou d’adoucir des soucis avec la justice, c’est notre rapport à la loi qui est remis en question.
Lorsque les fêtes de Noël deviennent une compétition pour savoir qui offrira le cadeau le plus cher, c’est notre rapport aux autres qui est entaché.
L’argent occupe une place primordiale dans notre société.
Il est à la base de la plupart de nos échanges.
Attention toutefois à ne pas lui donner une importance et une place qui ne sont pas les siennes.
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