Vous avez peut-être déjà entendu parler de Bronnie Ware.
Cette infirmière australienne a longtemps travaillé dans un service de soins palliatifs.
Elle a longuement fréquenté des personnes mourantes, en fin de vie, et a été confrontée à la mort de manière quotidienne.
Mais ce qui a particulièrement intéressé Bronnie Ware, c’est la manière d’améliorer notre vie afin de ne rien regretter sur notre lit de mort.
Pour cela, elle a régulièrement recueilli les confidences des personnes qui s’apprêtaient à quitter le monde des vivants et a rassemblé dans un ouvrage les cinq principaux regrets que ces dernières exprimaient sous le titre « The Top 5 Regrets of the Dying ».
Voici ce qui ressort de cet ouvrage.
Vivre sa vie, pas celle que les autres attendent de nous
Qui mieux que nous-mêmes est capable de savoir ce qui est bon pour notre vie, ce qui nous rendra heureux et nous épanouira ?
Toute notre vie, nous sommes à l’écoute des autres et de ce qu’ils attendent de nous.
Tout petit déjà, on attend de nous que nous obéissions à la maîtresse et à nos parents.
Je ne remets pas ici en cause le besoin ou non de faire preuve d’autorité et de guider les jeunes enfants.
Le sujet est tellement vaste qu’il pourrait à lui seul faire l’objet d’un article ou même d’un livre.
L’essentiel est de parvenir à sortir de cette relation de domination lorsque l’on est assez mûr pour prendre soi-même ses propres décisions.
Trop souvent dans nos choix de vie et de carrière, nous répondons aux attentes des autres, de notre banquier, de notre famille, de nos amis, de notre employeur…
Nous donnons souvent bien trop d’importance au regard des autres et le fait de vouloir mener une vie à la marge est souvent assimilé à de l’immaturité ou de l’inconscience.
La dissidence a tendance à être mal perçue.
Les autodidactes sont souvent marginalisés.
La peur de l’échec nous empêche de prendre des risques.
Ce sont pourtant les personnes qui prennent le plus de risques et qui s’inventent une vie sur mesure du début à la fin qui sont les plus heureuses.
Mais c’est souvent bien trop tard que nous nous en rendons compte.
Alors pour éviter les regrets, n’hésitez pas à casser les codes et à vous créer une vie qui vous corresponde à vous et à personne d’autre.
Beaucoup expriment des regrets après avoir trop travaillé
Le deuxième des regrets les plus souvent exprimés à Bronnie Ware est celui d’avoir trop travaillé.
En fait, ce point rejoint le précédent.
Dans nos sociétés occidentales, nous avons tendance à mettre le travail rémunéré sur un piédestal.
Travailler pour une entreprise, produire des richesses est devenu une valeur, si bien que l’on en vient à regarder d’un mauvais œil le chômeur qui n’est pas parvenu à trouver un emploi ou le parent au foyer ayant décidé de s’occuper de l’éducation de ses enfants.
Les regrets exprimés par les patients de madame Ware nous enseignent une chose : n’ayons pas honte d’être oisifs de temps à autre, de profiter de la vie, de prendre le temps de se faire plaisir.
Le travail ne doit jamais être une fin en soi.
Il doit rester un moyen de s’accomplir, de trouver sa place dans la société et bien entendu de subvenir à ses besoins les plus élémentaires.
Travailler sans savoir pourquoi l’on travaille n’a aucun sens et nous fait perdre un temps précieux.
Ayez le courage d’exprimer vos sentiments
L’image classique de la personne sur son lit de mort exprimant ses regrets de ne pas avoir dit à l’homme ou la femme de sa vie à quel point elle l’aimait, ça n’arrive pas que dans les films.
Nous avons souvent peur d’exprimer nos sentiments, par crainte de devenir vulnérables ou que ceux-ci ne soient pas réciproques.
En réalité, le fait d’exprimer ses sentiments de montrer que l’on est amoureux, en colère ou admiratif permet de clarifier vos relations avec vos proches et de les assainir.
Il n’y a rien de pire que d’enfouir un sentiment ou une humeur au plus profonds de soi.
Ce refoulement, comme le nomment les psychanalystes, serait à l’origine de beaucoup de nos blocages et parfois de troubles physiques.
Alors, n’attendez pas d’avoir des regrets sur votre lit de mort pour dire ce que vous ressentez, que ces sentiments soient joyeux ou au contraire profondément tristes.
Pour éviter les regrets, gardez le contact avec vos amis
Avez-vous déjà regardé le film « Into the wild » ?
Pour ceux qui ne l’ont pas vu, l’histoire est celle d’un jeune homme à qui tout réussit, et qui à la sortie de sa remise de diplôme décide de tout lâcher pour prendre la route en autostop, simplement avec son sac à dos.
Sa destination : l’Alaska.
Une fois arrivé en pleine nature (d’où le titre), notre voyageur s’installe dans un vieux van abandonné et apprend à vivre en autonomie, en chassant, en cueillant des plantes ou en coupant du bois pour se chauffer.
Mais surtout, il philosophe, sur le sens de la vie, sur ce qu’il nomme la « suicidy » (contraction en anglais de « société » et « suicide »).
À la fin du film (promis je ne spoilie pas), notre ami en vient à la conclusion que « le bonheur n’est réel que partagé ».
Si Bronnie Ware arrive à la même conclusion, c’est pour une bonne raison : les êtres humains sont nés pour vivre en société et entretenir des liens sociaux.
Beaucoup délaissent leurs amis lorsque leur vie professionnelle et familiale se met à prendre trop de place.
Pourtant, entretenir ses relations amicales est l’une des choses les plus importantes.
Vous pourrez gagner des millions de dollars, changer la face du monde ou voir les plus beaux paysages de la planète, tout cela ne vaudra rien si vous ne pouvez pas le partager avec vos amis proches (quand je dis « partager », je ne veux pas parler d’un tweet…).
Accordez-vous un peu plus de bonheur
Le dernier des regrets mis en évidence par Bronnie Ware apparaît presque comme une synthèse de tous les autres.
Il nous interroge sur ce qu’est le bonheur et sur la manière dont nous courons après.
Sur leur lit de mort, beaucoup de personnes se rendent compte que le bonheur leur appartenait, qu’elles étaient les seules capables de décider de ce qui les aurait rendues heureuses.
Mais surtout, ils se rendent compte que le bonheur n’est pas un cap que l’on doit atteindre après des années de sacrifices.
Il est un état d’esprit.
Il doit se vivre au jour le jour.
Élaborer des stratégies pour atteindre le bonheur plus tard, c’est le meilleur moyen de ne jamais être heureux.
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