Trouver du travail, c’est l’obsession de beaucoup d’entre nous.
Le travail est un concept assez difficile à définir. Le mot « travail » vient du terme latin « tripalium » qui définissait un instrument de torture…
Depuis la nuit des temps, on utilise le mot « travail » de manière péjorative, pour définir des activités désagréables. Ne parle-t-on pas d’ailleurs de « travail » pour évoquer un accouchement ?
Nous vivons malgré tout dans un monde dans lequel le travail est roi, dans lequel notre emploi et notre salaire définissent bien souvent notre place dans la société, le lieu où nous vivons, les activités auxquelles nous avons accès…
Lorsque nous rencontrons de nouvelles personnes, la première question posée est souvent de savoir ce que l’autre « fait dans la vie ».
À travers cette question votre interlocuteur s’intéresse rarement à vos loisirs, à votre vie de famille ou à votre prochain voyage.
Lorsque l’on vous demande ce que vous faites dans la vie, il faut comprendre « quel est votre travail ? ». C’est dire l’importance que nous donnons au travail dans notre vie et le poids de notre emploi sur notre vie sociale !
Ce poids est-il justifié ? Le chômage doit-il être vu de manière aussi négative ? Est-il un échec personnel ? Est-il essentiel de trouver du travail à tout prix pour être heureux et avoir une place dans la société ?
Trouver du travail rend-il heureux ?
Contrairement à ce que voudrait nous faire croire le bon sens étymologique, le travail n’est pas que souffrance.
Il peut vous rendre heureux comme il peut vous rendre malheureux. Le monde du travail n’est qu’un vecteur, un terrain plus ou moins favorable dans lequel vous vous construisez.
Trouver du travail, ce n’est pas simplement remplir son compte en banque ou son réfrigérateur. Trouver du travail, c’est avant tout s’immerger dans un groupe, dans une société, et contribuer au sein de ce groupe à atteindre un but et des objectifs.
Ce qui rend heureux finalement, c’est la manière dont est vécu le travail plus que le statut de travailleur lui-même.
La valorisation personnelle, les liens sociaux que vous créez avec vos collègues, les solutions que vous trouvez ou contribuez à élaborer pour répondre aux problèmes de vos clients, tout cela est facteur de bonheur et vous aide à trouver votre place.
Comme le disait Confucius, « choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ».
Évitez les « bullshit jobs »
Trouver un emploi oui, mais à condition que celui-ci ait un sens. Pour cela, attention à ne pas tomber dans le piège des « bullshit jobs ».
Les « bullshit jobs » (comprenez « jobs à la con ») c’est un concept introduit par l’anthropologue David Graeber et qui définit tous les emplois qui n’ont aucune utilité pour notre société.
David Graeber, oppose les emplois utiles, ceux dont la disparition causerait du tort à la société (tels que les infirmières, les éboueurs ou les agriculteurs) aux emplois qu’il considère comme étant inutiles.
Il situe ces derniers principalement du côté des supports aux entreprises, dans les secteurs des ressources humaines, du Droit, des services administratifs ou financiers…
En réalité, le concept de « bullshit jobs » est très subjectif, très personnel. Un emploi qui vous semblera utile paraîtra désuet pour votre voisin.
L’essentiel est de trouver du travail qui ait un sens pour vous. Que vous sortiez une cliente âgée de la solitude en l’écoutant chaque jour vous raconter ses problèmes à votre caisse de supermarché ou que vous tentiez de trouver un vaccin contre une maladie incurable, vous devez vous rendre utile.
Il n’y a rien de pire que de rentrer chez soi après une journée de labeur en pensant n’avoir servi à rien.
Créer son emploi plutôt que trouver du travail
Mais voilà, le problème est que le marché de l’emploi se montre de plus en plus sévère et qu’il est difficile de ne pas postuler de manière compulsive à des jobs qui ne nous correspondent pas.
Toutes les personnes au chômage qui épluchent quotidiennement les annonces d’emploi arrivent au même constat : les employeurs sont tous à la recherche du fameux « mouton à cinq pattes », ce jeune diplômé trilingue de 25 ans ayant réussi à accumuler 10 ans d’expérience professionnelle en même temps qu’il achevait son doctorat et qui est à la recherche d’un CDD d’un mois au SMIC dans un rayon de 500 kilomètres.
Mais le marché de l’emploi n’est pas seul à créer du travail. Avez-vous seulement pensé à créer votre propre activité ?
Quand il n’est plus possible de trouver du travail, c’est qu’il est temps de le créer soi-même.
Nous avons tous des talents dont nous pouvons faire profiter les autres et que nous pouvons monétiser, qu’il s’agisse de capacités manuelles, d’une créativité sans limites, ou d’aptitudes plus spécifiques comme la comptabilité ou la maîtrise d’une langue.
Tout est bon pour créer son propre job et devenir un entrepreneur libre. Posez vos congés quand vous le désirez, travaillez de chez vous si cela vous sied et surtout adaptez votre travail à vos aspirations, à vos valeurs et à vos humeurs.
Tout travail mérite-t-il salaire ?
Attention à ne pas confondre « emploi » et « travail ». Si le marché de l’emploi est saturé, le travail lui ne manque pas.
En fait, par travail on pourrait entendre toutes les actions humaines destinées à répondre à un besoin. Le travail peut bien entendu être rémunéré, mais pas toujours.
Un vendeur de voitures répond au besoin du client qui cherche une voiture. Un médecin répond au besoin de son patient d’être soigné. Ils sont rémunérés pour cela.
Mais il existe aussi beaucoup de travaux non rémunérés. Élever et éduquer des enfants, faire du volontariat pour une ONG à deux pas de chez soi ou à l’autre bout du monde, construire soi-même sa maison, cultiver son potager, cuisiner pour sa famille, ses amis ou une communauté, tout cela est à considérer comme du travail et contribue à renforcer votre rôle social.
Le travail à mi-temps c’est la santé
Bien entendu, il est difficile de vivre sans argent. Mais il est important de ne pas se limiter à une approche uniquement financière du travail et de prendre le temps de créer de la valeur en dehors du cadre d’un emploi ou d’une entreprise.
Rien ne vous empêche de compiler travail rémunéré et travail non rémunéré, de travailler à temps partiel et de vous occuper de l’éducation de vos enfants plutôt que de payer une tierce personne pour cela, de cumuler un travail saisonnier et un engagement associatif, de profiter de la flexibilité d’un travail en freelance pour cultiver votre potager ou construire votre propre maison ou encore de mettre à profit votre temps une fois à la retraite pour transmettre votre savoir.
Ce travail non rémunéré est créateur de valeur et ne doit pas être négligé !
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