Volontariat : pourquoi et comment se mettre au service des autres ?

VolontariatFaire du volontariat est bien plus qu’une démarche philanthropique.

Cette pratique se répand d’ailleurs en dehors du domaine social ou humanitaire, dans les sphères politiques et entrepreneuriales.

Cela permet souvent de mettre un pied dans la vie active, de développer des compétences ou d’élargir son réseau.

Attention toutefois à certaines dérives et certains pièges à éviter.

Le volontariat est bon pour le CV

Faire du volontariat est un atout certain dans votre parcours professionnel.

Cela met bien entendu en valeur votre volontarisme, votre capacité à travailler sur un projet uniquement pour aider, votre capacité à travailler en équipe, mais pas uniquement.

Le volontariat, c’est avant tout l’occasion d’exercer un métier et de développer des compétences.

C’est donc un excellent moyen de faire ses preuves lorsque l’on vient d’arriver sur le « marché du travail », que l’on passe par une période de chômage ou que l’on veut changer de parcours professionnel.

C’est aussi l’occasion d’étoffer son réseau professionnel et de découvrir de nouveaux talents.

Faire des rencontres en volontariat

Faire du volontariat, c’est également un moyen de rencontrer des gens très intéressants, de tous les âges, de tous les milieux sociaux, de toutes les nationalités.

Toutes ces personnes ont choisi d’être là.

Contrairement à un salarié, un volontaire n’a pas besoin de son volontariat pour vivre.

Il peut donc exercer dans un domaine qui correspond à ses centres d’intérêt, à ses valeurs et à ses passions.

Que vous fassiez du volontariat dans une fédération sportive, dans une organisation politique ou dans une ONG défendant telle ou telle cause, vous aurez au moins un point commun avec vos collègues.

Association de quartier ou multinationale de l’humanitaire ?

Avec la professionnalisation du secteur social et de l’humanitaire ainsi que la complexification des normes et des règles dans ces domaines, associations et entreprises marchandes fonctionnent désormais selon des modèles d’organisation similaires.

Ainsi, que vous vous engagiez auprès d’une entreprise ou d’une ONG, la taille de cette structure aura un impact fort sur la manière dont vous travaillerez.

Tout comme dans une multinationale, faire du volontariat pour un géant de l’humanitaire tel que Médecins Sans Frontières, La Croix-Rouge ou encore une agence de l’ONU vous laissera beaucoup moins de marge de manœuvre que si vous vous engagez auprès d’une petite association de quartier qui, à l’image d’une PME, donnera plus de responsabilité et de flexibilité à ses collaborateurs.

Il n’y a pas de configuration meilleure qu’une autre.

Petites et grandes structures cohabitent et se complètent.

C’est une question de choix personnel.

Le volontariat est un bon moyen de se sentir utile

À l’heure des « bullshit jobs », où de plus en plus de personnes souffrent de ne plus trouver de sens à leur travail, faire du volontariat est un excellent médicament pour notre ego.

Pas question pour autant de déballer à tout le monde vos exploits de la journée, mais plutôt de sortir de sa journée avec la satisfaction du devoir accompli, d’avoir œuvré pour un monde meilleur, d’avoir contribué au changement, tout cela est très bon pour le moral.

Attention toutefois à ne pas trop vous prendre au jeu et à ne pas vous imposer en « sauveur de l’humanité ».

Si vous partez à l’étranger faire du volontariat, évitez d’adopter une attitude paternaliste, parfois presque colonialiste.

Essayez de trouver votre place, la manière dont vous serez le plus utile.

Le volontariat doit être un investissement personnel

Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas payé que vous devez prendre votre rôle à la légère.

Lorsqu’une association fait appel à des volontaires, c’est qu’elle a besoin d’eux, qu’elle compte sur eux.

N’acceptez donc pas des responsabilités à la légère sans être sûr de bien vouloir ou pouvoir les assumer.

Former un volontaire et le superviser demande de l’énergie, du temps et même de l’argent (en assurance, en matériel, en infrastructures, en défraiements éventuels…).

Ne pensez donc pas qu’en faisant du volontariat vous n’êtes qu’un électron libre, un bonus, un travailleur gratuit sur lequel on ne compte pas.

En devenant volontaire, vous rejoignez une équipe, vous faites partie des forces vives d’une organisation.

Attention aux pièges du « volontourisme »

Comme partout, le volontariat connaît parfois des dérives.

Dans certains pays qui ont connu des crises humanitaires et donc de fortes mobilisations internationales, les actions sociales et de développement occupent une grande place dans l’économie locale.

Au Cambodge par exemple, le fait de faire du volontariat dans un orphelinat est devenu une étape obligée pour de nombreux touristes parcourant l’Asie du Sud-Est.

Par souci économique, les nombreux orphelinats du pays qui se vident à mesure que la guerre s’éloigne se retrouvent « contraints » de faire venir des enfants pauvres, mais ayant toujours leurs parents pour subvenir à l’altruisme toujours croissant (et surtout rentable) des touristes de passage.

On appelle cette pratique le « volontourisme » (contraction entre volontariat et tourisme).

Attention toutefois à ne pas confondre le volontourisme avec le tourisme solidaire, qui consiste lui par contre à faire du tourisme dans des conditions écologiques et de respect des droits de l’homme.

Les voyageurs sont alors souvent amenés à donner un coup de main aux populations locales, surtout dans l’optique de créer un échange.

Il ne s’agit pas de volontariat à proprement parler, mais plutôt d’un tourisme plus éthique.

Faire du volontariat doit servir à quelque chose

Attention donc à ne pas tomber dans un volontariat business.

D’une manière générale, ne payez pas pour travailler.

Faire un don en argent pour une organisation ou donner de son temps et de ses compétences doivent être deux choses distinctes.

Si le fait de faire du volontariat est conditionné par le paiement d’un séjour ou d’un don, c’est très certainement que votre travail ne sert pas à grand-chose, qu’il est en fait un prétexte et que l’on tentera de vous trouver une occupation plutôt que de vous affecter à des tâches vraiment utiles.

Ayez en tête que faire du volontariat quelques semaines n’est jamais utile.

Déjà parce que ce temps court ne nous permet pas de bien connaître le contexte politique, organisationnel, culturel, voire la langue de travail, mais aussi parce que vous n’aurez pas le temps de prendre vos marques, de mettre en place des projets, d’avoir une vision constructive de votre travail.

D’une manière générale, une mission en volontariat doit être un accord gagnant-gagnant.

Elle doit apporter quelque chose à tout le monde.

Tout comme lors d’un stage, vous devez pouvoir apporter votre savoir-faire et vos idées, mais aussi apprendre et recevoir quelque chose en retour.

Même si vous ne recevez pas de salaire, vous pourrez bénéficier de nouvelles compétences, du réseau de votre organisation, de ses infrastructures et de ses recommandations…


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Commentaires

2 réponses à “Volontariat : pourquoi et comment se mettre au service des autres ?”

  1. Avatar de Ogier DOLLÉ

    Je ne connaissais pas la subtilité du paiement comme signe négatif.
    Merci pour cet article de qualité !

    1. Avatar de Adrien
      Adrien

      Merci pour votre commentaire.
      Je pense en effet que lorsqu’une organisation demande à ses volontaires de payer pour avoir le droit de travailler, il y a anguille sous roche. Cela revient à dire que le travail du volontaire coûte plus à cet organisme qu’il ne rapporte. Je ne voudrais pas généraliser, mais mieux vaut être trop méfiant que pas assez.

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