Nous ne sommes pas seulement des créatures « rationnelles », comme Aristote nous a définis, mais nous avons aussi des émotions. Nous vivons nos vies à travers nos émotions et ce sont nos émotions qui donnent un sens à nos vies. Ce qui nous intéresse ou fascine, qui nous aimons, ce qui nous énerve, ce qui nous émeut, ce qui nous ennuie, voilà ce qui nous définit et nous donne notre caractère.
Mais cette vérité évidente va à l’encontre d’un vieux préjugé, à savoir que nos émotions sont irrationnelles, voire incompréhensibles. Nos émotions représentent un danger, elles interrompent et perturbent nos vies, car nous sommes passifs à leur égard; ils nous arrivent.
Nous ne sommes pas passifs vis-à-vis de nos émotions, mais actifs à leur égard. Selon une théorie récente, nos émotions sont empreintes d’intelligence. Et le répertoire émotionnel d’une personne n’est pas une affaire de destin, mais une question d’intégrité émotionnelle.
1. Soyez conscient de votre comportement
Quelles que soient leurs causes, les sentiments négatifs obscurcissent notre pensée, deviennent des obsessions et finalement, barrent la route à notre logique.
Cependant, il est impossible de les ignorer. Gérer ses émotions ne signifie donc pas que vous devez les enfouir au plus profond de vous et oublier de les inclure dans votre mode de fonctionnement.
Certains évènements, comme le décès d’un proche, une violente dispute, une agression… provoquent des réflexes naturels qui entraînent de l’anxiété, un malaise voire un traumatisme.
En voulant enterrer au plus profond de vous ces derniers, vous ne pourrez pas vous en libérer. Le poids pesant sur votre conscience ne disparaîtra pas sans effort.
La meilleure arme pour distiller les émotions les plus fortes, c’est l’objectivité. Vous devez accepter votre ressenti, quel qu’il soit (douleur, peur…) afin de le relativiser.
Votre but est donc d’analyser concrètement l’effet de ces émotions sur votre comportement :
- Agissez-vous de manière différente depuis l’apparition de ce nouveau sentiment ?
- Cela impacte-t-il vos relations sociales ?
- Cela vous fait-il changer l’ordre de vos priorités au quotidien ?
À se poser ces simples questions, vous vous habituerez à la notion de doute et vous vous libérerez peu à peu de l’emprise de ce ressenti en vous faisant réaliser concrètement à quel moment ce dernier prend le dessus sur votre raison.
2. Examinez vos émotions
Déceler l’influence de vos émotions sur votre perception du monde, vous pourrez plus facilement identifier ces dernières.
Mais un tel ressenti n’apparaît pas nécessairement au moment où vous mettez à jour son existence.
Nombre de nos impressions sont enfouies, cachées en nous et attendent un élément déclencheur pour effectivement ressortir.
Pour gérer les sentiments de cette nature, il convient donc de chercher au plus profond de soi, d’étudier sa propre personnalité et son passé.
Ainsi, vous serez plus à même d’en comprendre l’origine, la source.
Votre priorité n’est pas alors de lutter contre les sensations qui vous envahissent, mais bien de les accepter, de les embrasser afin que ce phénomène reste conscient et que votre esprit fasse le cheminement nécessaire pour évacuer la pression liée à ces dernières.
Surmonter les émotions négatives peut sembler impraticable : une grande tristesse, une réelle fureur… sont difficilement acceptables.
Dites-vous bien que ces sentiments ne vous caractérisent pas en tant que personne.
Elles ne font que vous traverser et deviennent plus évidentes au fur et à mesure que votre introspection progresse.
3. Déterminez leur but
Votre âme n’est pas un démon qui tente de se jouer de vous et de vous rendre l’existence néfaste.
Si votre ressenti vous empêche de reprendre le contrôle de votre vie, c’est parce que vous faites un blocage.
Ce blocage est un frein à votre épanouissement. Il est l’incarnation d’un traumatisme, d’un manque dans votre personnalité.
Les émotions négatives réclament donc une lutte contre les sources de cette sorte de malaise. Vous devez donc rester ouvert d’esprit, curieux, attentif… afin d’en comprendre les implications dans votre vie, que cela soit de manière quotidienne ou dans votre intimité.
4. Extérioriser vos ressentis
Si vous ne pouvez pas totalement vous libérer de votre libre arbitre et laisser vos émotions vous dominer, vous pouvez cependant les laisser vous influencer.
Cette influence se voudra consciente. Cela signifie que vous saurez parfaitement d’où découlent vos décisions.
Ainsi, ne refoulez pas votre tristesse. Vous pouvez pleurer, partager votre douleur, l’exprimer sur le papier…
De même pour la colère.
Rien ne vous interdit d’être de mauvaise humeur. Vous pouvez alors dégager cette dernière à travers une activité physique ou écrire une lettre pleine de ressentiment que vous brûlerez ensuite.
Dominer les émotions fortes en leur laissant l’opportunité de s’exprimer peut mener à des changements radicaux dans votre vie.
Peut-être vous vous rendrez compte que vous ne vous épanouissez pas dans votre activité professionnelle, dans votre région, auprès de certaines personnes…
Vous devez toujours rester à l’écoute de votre ressenti et ne pas le refouler, afin de prendre des décisions en adéquation avec votre disposition.
Pour gérer les sentiments qui semblent à première vue néfastes ou destructeurs, il vous faut les accepter, les laisser s’exprimer, car ils ne sont rien d’autre qu’un moyen direct de communication utilisé par votre psychologie pour vous transmettre un message important : celui de la probable nécessité d’un changement vous menant vers une belle vie.
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