« Sans l’incertitude, l’aventure n’existerait pas », Alain Séjourné.
J’ai dû m’y reprendre à deux fois avant de trouver une citation qui corresponde à la vision du sujet que je voulais développer aujourd’hui avec vous.
Et pour cause, l’incertitude est souvent considérée comme un état inquiétant et pénible, qui obscurcit les évidences incontestables et réduit à ne savoir plus quoi penser.
Pourtant, l’incertitude est présente à chaque pas que nous faisons.
Sans elle, satisfaction, accomplissement et gratification ne signifieraient plus grand-chose.
Comment ne serait-ce que prendre du plaisir à vivre une existence monotone, sans surprises, fussent-elles contraignantes ?
N’est-ce pas notre capacité à nous adapter, à évoluer et à finalement parvenir à surmonter les obstacles qui s’érigent tout au long de notre parcours qui rend la vie si passionnante et exaltante ?
La question est posée, et sous-tendra évidemment la production du jour.
Car non, nous ne pouvons décemment nous réfugier derrière une peur de l’inconnu et de l’imprévisible.
Cela reviendrait à nous refuser le droit de faire de nouvelles expériences, d’apprendre à mieux nous connaître en tant qu’individus et à nous interdire de repousser les limites de notre potentiel intrinsèque.
Alors c’est vrai, l’incertitude pousse au doute et à la remise en question.
Cette réalité est incontournable, vérifiable par tous.
Nous ne contrôlons pas tous les paramètres de notre vie.
L’individu grandit au gré des interactions qu’il développe, dans un milieu qu’il n’a pas choisi.
Les grandes orientations de notre existence découlent de prime abord des faits que nous ignorons.
Comme le dicton populaire le dit si bien : « on ne sait jamais de quoi demain sera fait ».
Est-ce une raison pour redouter l’apparition d’un jour nouveau ?
Est-ce l’incertitude ou le changement et le potentiel bouleversement de notre quotidien, nous poussant à sortir de notre zone de confort, qui nous effraie le plus ?
Autant de questions que nous devrions nous poser au moment de limiter presque volontairement la confiance et l’estime que nous nous accordons.
Oui, nous vivons dans l’incertitude… Mais cela signifie-t-il que nous ne pouvons pas atteindre le bonheur ?
Le débat est lancé !
1. Incertitude et conscience de la condition humaine
Depuis la nuit des temps, l’incertitude est présente, dans le quotidien de l’Homme, lui rappelant sans cesse qu’il n’est pas omniscient et que son aventure sur Terre prendra fin, un jour ou l’autre.
La mort est par définition un terme, une réalité qui fait peur.
Et pour cause… personne ne sait objectivement ce qu’elle signifie ou plutôt ce qu’elle implique.
Tout ce que nous savons, c’est que nous serons tous amenés à disparaître.
Ce constat, même connu de tous, reste difficile à intérioriser : quoi que nous fassions, qui que nous soyons, l’incertitude joue un rôle majeur dans notre vie.
Tout ce que nous connaissons, tout ce que nous possédons peut disparaître du jour au lendemain.
La mort est inévitable et vient mettre un point final à notre parcours.
Une question se pose alors : mieux vaut-il attendre ce moment dans la crainte ou essayer de profiter autant que possible du temps qui nous est imparti ?
Chacun pourra formuler sa propre réponse.
À vrai dire, le fondement de notre sujet se trouve ailleurs.
En lisant ces quelques lignes, nous comprenons que l’incertitude est en nous, qu’elle fait partie intégrante de notre être et que nous ne pouvons pas l’influencer.
Pourquoi alors la redouter ?
Pourquoi alors ne pas la considérer comme un partenaire, un élément nous permettant de nous construire au contact d’événements toujours plus variés et diversifiés ?
Si nous savions exactement de quoi notre avenir serait fait, nous ne pourrions tomber dans aucun piège, nous ne connaîtrions pas l’adversité et sombrerions rapidement dans la morosité et la lassitude.
« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».
Ces quelques mots de Corneille, bien que sortis de leur contexte, illustrent parfaitement l’importance de l’incertitude pour l’Homme.
Lorsqu’on se penche sur l’incertitude, on la voit souvent comme une cause de troubles, d’anxiété et rarement comme un mécanisme nous permettant d’éprouver nos croyances à l’épreuve de la réalité.
En fait, si l’on y réfléchit bien, l’incertitude est ce phénomène qui nous permet de rester en alerte, de toujours nous préparer à faire face à de nouveaux challenges, qui restent imprévisibles.
2. Quand l’incertitude apparaît comme un moteur du développement personnel
Pour nous libérer du poids que peut parfois représenter l’incertitude, nous devons à tout prix nous départir de la logique de victimisation.
Non, il n’existe aucune force maléfique nous entraînant sur les chemins sinueux de l’injustice et de la malchance.
Le sort ne s’acharne pas sur nous, même si l’on peine parfois à le croire, tant les événements néfastes peuvent s’enchaîner et s’accumuler.
Ce qu’il nous faut rechercher dans ce cas, c’est notre implication, les raisons de nos mésaventures, avant de blâmer l’incertitude.
Cette dernière nous permet en effet de rester sains d’esprit et de ne pas sombrer dans une attente destructrice.
Si l’incertitude n’existait pas, notre quotidien serait morne et les sources de satisfaction quasiment inexistantes.
Et puis concrètement, qui dit incertitude, dit aussi possibilité d’avoir de très bonnes surprises.
N’avez-vous jamais connu ce genre de situation où la « providence » semble gracieusement vous donner un coup de pouce ?
N’avez-vous jamais eu la possibilité de saisir des opportunités qui s’offraient à vous comme par « miracle » ?
N’avez-vous jamais été surpris par l’altruisme inattendu d’un autre individu à votre encontre ?
L’incertitude, ce n’est pas que ce gros point d’interrogation qui plane au-dessus de notre tête et menace de faire de notre vie un enfer.
C’est un paramètre qui stimule aussi des notions comme l’espoir ou la motivation.
Ne sachant pas ce que le sort nous réserve, nous sommes ainsi poussés à matérialiser de véritables efforts afin de glaner les fruits de notre persévérance et de bénéficier de résultats à hauteur de nos attentes.
Et si le phénomène est latent, il est bien évident qu’une absence d’incertitude nous pousserait à nous complaire dans le strict minimum.
À ce titre, nous pouvons alors nous interroger sur la portée véritable de l’incertitude.
N’est-ce pas justement, car tout est incertain que nous avons la capacité d’apprécier les choses les plus simples ?
En résumé, l’incertitude, c’est cette inconnue qui rend l’équation si complexe, mais aussi enrichissante, qui nous permet d’entrevoir les rayons du soleil, même en période de grisaille.
Être confiant en l’avenir et s’autoriser le droit à la planification sont des phénomènes qui seront toujours influencés par l’imprévu, mais cela ne rend-il pas l’expérience de la vie bien plus intense ?
Chaque individu traverse des périodes excessivement difficiles et d’autres où tout semble lui sourire.
Le tout reste alors de ne jamais perdre espoir et de ne pas sombrer dans le fatalisme, sachant justement que l’incertitude sous-tend l’idée d’une possible et soudaine évolution.
De quoi sans doute nous amener à réfléchir un peu plus objectivement sur notre propre existence, non ?
Qu’en est-il pour vous ? Avez-vous des anecdotes concernant les incertitudes de votre vie ? N’hésitez pas à venir enrichir le débat !
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