Le pessimisme gagne nos sociétés et devient une norme à laquelle il est difficile de se soustraire.
Face au chômage, aux vagues d’attentats, aux intempéries, aux bouleversements géopolitiques ou à la maladie, ceux qui ne voient pas le verre à moitié vide sont de plus en plus taxés de candides ou accusés de « vivre dans un monde de Bisounours », nouvelle insulte à la mode dans le petit monde politico-médiatique.
Être optimiste ne veut pas dire occulter la réalité.
Être optimiste, c’est voir des solutions là où d’autres ne voient que des problèmes, c’est s’emparer de son destin plutôt que de le subir.
Être optimiste, ce n’est pas nier ce qui va mal, c’est imaginer que tout est possible.
Pour cela, il est important d’éviter certains pièges qui sont un terreau favorable au développement du pessimisme.
La télévision est un vecteur de pessimisme
La télévision, on le sait, a tendance à abrutir les masses.
Elle est également un vecteur de pessimisme collectif, une « arme de dépression massive ».
Les films hollywoodiens sont truffés de catastrophes et de drames.
Les enquêtes journalistiques tournent la plupart du temps autour de sujets angoissants.
Et pour cause, la peur et le chaos font vendre.
Le pessimisme ambiant est d’ailleurs du pain béni pour les chaînes d’information en continu.
À chaque attentat, ces dernières voient leurs audiences gonflées par des milliers de téléspectateurs inquiets regardant en boucle les mêmes images d’horreur commentées de bribes informations plus qu’approximatives.
En temps de crises ou de drames, les chaînes d’information en continu sont l’expression même du pessimisme.
Elles alimentent nos peurs, notre voyeurisme, nos haines et nos chagrins, sans pour autant apporter plus d’informations qu’un journal classique.
Regarder BFM TV ou LCI toute la journée ne fera pas de vous une personne mieux informée, juste un accroc compulsif à l’information de dernière minute.
Le pessimisme sur Internet est un outil politique
Internet est un outil formidable.
Il permet à tout un chacun de communiquer ou de même de travailler aux quatre coins du monde.
Il permet également à l’information de se diversifier, à de nouveaux médias d’émerger.
Il me permet par la même occasion de m’exprimer dans ce blog.
Mais Internet est également une grande source d’angoisse et de pessimisme chez beaucoup de personnes.
Cette cyber angoisse généralisée est très largement liée à la présence de nombreux hoax et trolls sur la toile.
Un hoax est une fausse information diffusée sur Internet sous forme d’un article, d’une chaîne d’emails ou de posts sur des réseaux sociaux.
Le troll désigne quant à lui un avatar, une personne s’exprimant sous une fausse identité et dont le but est de faire passer un message ou une idéologie en participant à des forums, commentant des publications ou lançant des rumeurs.
Même si certaines personnes frustrées ou déséquilibrées jouent les trolls par simple plaisir, la plupart d’entre elles ont des commanditaires, qu’il s’agisse d’entreprises souhaitant créer le buzz, de lobbies ou de partis politiques souhaitant créer chez l’internaute un certain pessimisme contre lequel ils seraient les seuls à pouvoir lutter.
D’après le site HoaxBuster, qui référence ces fausses informations en français, la moitié des faux articles circulant sur le web couvriraient des thématiques d’extrême droite, notamment sur les questions d’immigration.
Des thématiques devenues particulièrement anxiogènes pour une part importante de la population, et qui concourent grandement au pessimisme ambiant.
Contre le pessimisme, créez vous-même votre avenir
Si les personnes pessimistes ont peur de l’avenir, c’est qu’au fond d’elles elles pensent que celui-ci est écrit, qu’elles n’ont que peu d’impact sur lui.
Créez votre job, déménagez, montez une association… L’entrepreneuriat ou l’engagement sont les meilleures armes contre la peur du lendemain.
Le pessimisme pousse à l’inaction, et l’inaction pousse au pessimisme.
Ne rien faire pour changer les choses et prendre en main sa vie, c’est laisser le sort de sa propre existence entre les mains d’autres (son patron, les administrations, les pouvoirs publics…).
Et perdre le contrôle de sa propre existence est très angoissant.
Soyez prêt pour le changement
Bien sûr, le monde de demain est très incertain, mais cela ne veut pas dire qu’il sera nécessairement moins bon que le monde d’hier.
À vous de participer à sa construction, à son élaboration.
De nombreux défis restent à relever pour la génération Y et celles qui la suivront : le réchauffement climatique, la fin du pétrole, la menace d’une troisième guerre mondiale ou le marasme économique.
Mais cette génération est bien plus optimiste qu’on ne l’imagine souvent.
Elle ne passe pas ses journées l’échine courbée à courir après des Pokémons.
Elle est en marche pour créer ce nouveau monde, pour inventer de nouvelles énergies, de nouveaux modèles économiques, de nouvelles approches de la mondialisation et des relations internationales.
Il faut donc avoir confiance en cette jeunesse.
Notre monde est en pleine mutation.
Personne ne sait exactement ce qui remplacera le modèle existant.
Le pessimisme consisterait donc à penser que si notre modèle de société est prêt à s’effondrer, c’est que nous courrons forcément à la catastrophe, sans se laisser la possibilité d’inventer un avenir différent de manière positive.
Entourez-vous (si possible de personnes optimistes)
Comme le dit le philosophe Abdennour Bidar, « toutes nos crises contemporaines, à tous les niveaux de la civilisation, sont des crises du lien ».
Le pessimisme vient souvent lorsque l’on coupe les liens qui nous unissent aux autres, et en particulier les liens de solidarité.
Je ne parle pas ici uniquement de solidarités à grande échelle telles que la sécurité sociale ou l’aide humanitaire internationale.
Le lien doit se faire partout, au sein de votre famille, dans votre groupe d’amis, au travail ou dans la rue.
Si les optimistes entretiennent des liens forts avec toutes les personnes qu’ils côtoient, ce n’est pas uniquement par altruisme, mais surtout parce qu’ils voient l’autre comme une ressource, comme une aide potentielle.
La solitude et la division à l’inverse créent le pessimisme, car elles nous poussent à voir l’autre comme une menace, un problème ou à nous comparer à lui.
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