Trahison : Un grand tueur silencieux…

Il n’existe pas un seul être sur cette terre qui n’ait jamais été confronté, d’une manière ou d’une autre, au mot « trahison ».

Trahison, sentiment de trahison, peur de trahison, ou « accusation » de trahison. Nous avons tous connu cette émotion, à un moment de notre existence !

La psychanalyse accorde une attention bien particulière au sujet, car elle semble être l’une des meilleures compagnes de l’Humain.

Il s’agit, à travers cette lecture, de parler d’un ogre à plusieurs visages, d’un monstre qui détruit même les liens les plus forts, dans un silence tout aussi criminel.

La trahison ne concerne pas que les autres. Elle existe depuis la nuit des temps et la situation mondiale actuelle fait qu’elle augmente, là où on ne la voyait pas forcément.

Il s’agit aussi de mettre la lumière sur l’importance de la communication, pour dire les choses telles qu’elles sont, sans chercher à les maquiller, ou pire encore, les taire à jamais.

Vous verrez, à travers cet article, que la communication débauche trop souvent, pour ne pas dire toujours, sur un début de délivrance, de liberté.

Que seul l’acte de le dévoiler au grand jour permette de tuer le monstre à mille têtes !

Éclairages :

Subie ou opérée, avouée ou tue, la trahison donne forme à l’une des expériences les plus partagées au monde.

Nul n’y échappe, ni la famille, ni la fratrie, ni le couple. On se trahit entre amis, entre collègues, entre États !

La trahison, ou plutôt tous les sentiments et les ressentis qui l’entourent existent bel et bien; quoi que l’on fasse, ou que l’on ne fasse pas , quoi que l’on dise et surtout quoiqu’on essaye de taire, ils seront toujours là !

Elle semble exister partout, dans nos mots, nos gestes, notre histoire, notre mémoire collective ou individuelle. Parfois, elle est même écrite en séquelles sur les lignes de notre corps.

L’adage raconte que l’on ne trahit jamais l’autre, sans se trahir soi-même que celui qui est défini comme « traitre » peut opérer son acte, sans même ressentir de remords, car il peut être inconscient de sa traitrise !

C’est bien cette perfidie qui agit à notre insu et malgré nous qui nous intéresse le plus, car c’est celle que l’on rencontre le plus souvent dans différentes sociétés, car c’est celle que l’on aperçoit, subit ou opère dans le socle même de nos sociétés, à savoir, la famille.

Le silence, ce complice criminel.

Si elle est trop bien présente et partout, la « trahison » progresse, sournoisement, tout en silence.

Elle est trop souvent masquée, maquillée et terrée sous des tonnes de non-dits.

Drapée de silences venimeux, voulus ou non voulus.

La famille, ce monstre sacré !

La trahison fait partie des trésors, religieusement cachés au sein des familles, par les familles !

Les recherches qui concernent le sujet de la trahison familiale sont souvent confrontées à la rareté des documents et textes traitant du monstre qui ronge et souvent détruit des familles, sans jamais avoir à se dévoiler au grand jour.

L’un des pires ennemis de la Famille, cet ogre qui cause trop souvent des pertes irrécupérables (dépression, séparation, suicide…), agit en catimini, car ces familles n’osent pas ou alors ne préfèrent pas étaler leurs linges sales.

Beaucoup de tabous cernent la trahison, on opte souvent pour le non-dit, le secret que la délivrance, par la communication.

Pudeur, ou narcissisme ?

L’atteinte portée par la trahison diffère d’une famille à une autre, ou d’un membre d’une famille, à un autre. Notre conscient et inconscient valsent ensemble sans que l’un d’eux veuille céder la place à l’autre.

Nombreuses sont les personnes qui préfèrent vivre dans un déni total plutôt que d’affronter la rude réalité, d’avoir été trahi, ou pire encore, d’avoir trahi.

Le poids lourd, difficile à dégager !

Les questions qui cernent tout sujet relatif à la trahison sont très nombreuses. Mais les plus importantes demeurent « pourquoi est-il si difficile de la traiter ? », « ne sommes-nous pas en pleine trahison de l’Humain, en refusant d’admettre l’existence de la trahison ? »

Des questions auxquelles se rajoutent d’autres, beaucoup plus « profondes » et « complexes », même si les chercheurs et cliniciens sont presque tous d’accord sur une seule évidence :
La trahison n’est pas comme on a voulu nous le faire croire, c’est-à-dire l’apanage des immoraux, des malades, elle n’est pas un accident d’une quelconque relation.

La trahison fait tout simplement partie intégrante de notre subjectivité, de nos liens, de l’intersubjectivité !

Déconstruire un peu les évidences qui s’imposent s’avère donc d’une extrême urgence.

La terminologie de la peur.

Avouons-le, bien souvent, le terme de « trahison » à lui seul fait très peur et il exerce même comme une sidération.

Ce mot, peut-être plus que d’autres, revêt une valeur à la fois déclarative et conclusive. « Il-elle m’a trahi(e) » — en lâchant cet aveu, tout semble dit, ce qui est une manière de ne rien dire du tout.

La parole s’arrête comme suspendue. Et « la chose immonde » est d’autant plus dévastatrice qu’elle demeure hermétique comme un bloc monolithique et impénétrable. La charge morale lourdement attachée à ce concept inhibe, et empêche toute analyse critique.

Or, plus on maintient la déloyauté sur le registre de l’inconcevable, de l’irreprésentable, de l’innommable, plus on risque d’en renforcer le versant destructeur.

Dire les choses pour exorciser le monstre :

Pour mobiliser les forces de rebond, il importe d’y mettre les mots justes. Il est évident que les trahisons ferment quelque chose, clôturent un temps révolu de manière violente, brutale, brûlante, mais elles peuvent aussi bien être engendrement, nouveau départ.

Car oui, après la trahison, il peut y avoir une Renaissance possible, voire un véritable accomplissement de soi. Plus on se familiarisera avec ce processus, plus on pourra en faire advenir les forces émergentes.

En d’autres termes :

Certains d’entre nous atteignent même un stade où ils se remettent eux-mêmes en question, lorsqu’ils sont victimes de fourberie.

Le sentiment peut se développer en réel questionnement, alors que l’erreur de base de vient absolument pas de nous… Alors que nos actions et gestes n’ont rien à voir avec ceux des autres.

Dans toutes ces situations, la communication et la sincérité sont les deux « héros » salvateurs.

Sinon, une seule trahison extérieure suffit… Ne rajoutons pas à notre souffrance, en nous trahisons nous-mêmes. Parlons !


Publié

dans

par

Étiquettes :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *