La timidité est la tendance à se sentir mal à l’aise, inquiet ou tendu lors de rencontres sociales, en particulier avec des personnes inconnues. Elle est une réponse à la peur et les recherches suggèrent que, même si elle reflète la neurobiologie du système nerveux, elle est fortement influencée par l’éducation et les expériences de la vie. La timidité survient généralement, mais pas exclusivement, dans des situations de confrontation avec l’autorité, d’interaction avec certaines personnes, comme le contact avec des inconnus et la conversation devant des groupes, même dans un environnement familial.
Les timides éprouvent souvent une faible estime de soi, une peur du rejet ou une conscience de soi aiguë, ce qui peut les empêcher de nouer de nouvelles relations. Ils finissent souvent par se sentir seuls et isolés, ce qui augmente leur risque de développer d’autres troubles tels que la dépression ou l’anxiété.
La timidité se maintient quand les personnes qui la ressentent évitent toute situation sociale qui provoque une peur excessive, ce qui procure un soulagement dans l’immédiat, mais, qui conduit souvent à des sentiments de honte et de culpabilité.
Afin de faire face à ces sentiments, nos émotions négatives peuvent se transformer en colère et en indignation envers les autres, ce qui renforce encore le désir de les éviter. Étant donné que les compétences sociales, comme tout autre ensemble de compétences, peuvent être développées au fil du temps, le fait d’éviter les environnements sociaux peut conduire à une « déformation sociale » de la société.
Voici donc les pistes que je vous propose pour enfin vous libérer de ce fardeau.
1. Identifiez ses déclencheurs
À l’image d’un traumatisme, la timidité est provoquée par des éléments extérieurs, auxquels nous réagissons en érigeant un bouclier, en nous réfugiant dans notre zone de confort, limitant ainsi notre exposition au regard d’autrui.
La priorité est donc d’identifier les évènements qui engendrent ce type de réaction.
Est-ce la peur de vous retrouver avec un individu que vous ne connaissez pas ? Celle de ne pas être pris au sérieux ? Ou d’aborder certains sujets qui vous mettent mal à l’aise ?
N’hésitez pas à en faire une liste sur papier. Cette méthode a fait ses preuves et permet de prendre conscience du problème de manière concrète.
Dans les faits, les ressentis nous faisant douter de notre potentiel n’apparaissent que rarement dans un cadre où l’on se sent en sécurité, protégé des jugements extérieurs.
Avec des amis ou des proches, cette timidité est relativisée et l’on peut enfin être soi.
Il nous reste alors à comprendre comment adapter l’état d’esprit, la sérénité nous habitant à ce moment précis, au reste de notre quotidien pour surmonter la timidité à une échelle globale.
2. Sortez de votre zone de confort
Le premier réflexe quand une situation stressante se présente, c’est bien évidemment de se fermer au monde extérieur.
Nous devenons nerveux, nous perdons confiance et nous focalisons alors sur l’aspect négatif de toute interaction.
Les timides ont cette tendance à se rabaisser, à se dire qu’ils sont dans l’incapacité de surmonter un tel sentiment.
C’est d’ailleurs un phénomène que l’on dénote dans sa vie : combien d’entre vous s’exercent à s’améliorer dans les domaines qu’ils identifient comme facteurs de timidité ?
Vous avez peur de parler en public ? Vous arrive-t-il d’imposer votre point de vue lors de réunions de famille ou devant un cercle étendu d’amis ?
Pour surmonter la timidité, il faut l’affronter, prendre le taureau par les cornes.
L’entraînement débouche sur l’habitude, et cette dernière nous familiarise avec des situations similaires.
Votre prochain entretien d’embauche vous fait trembler ?
Dès aujourd’hui, mettez-vous en situation.
Préparez des dizaines de questions (celles qu’on pourrait vous poser le jour fatidique), enfilez votre costume (ou votre tailleur), et allumez votre webcam.
Pendant les 20 prochaines minutes, vous simulerez une rencontre avec un professionnel. À force de répétition, je peux vous assurer que votre état de stress diminuera.
La préparation est un élément clé pour vaincre la timidité, à n’en pas douter.
Ce que vous devez faire, c’est accepter le défi, le challenge et vous améliorer dans les domaines établis comme étant vos faiblesses plutôt que de rester sur ce blocage qui vous rend inefficace.
3. Appuyez-vous sur vos forces et vos accomplissements
Productivité, efficacité, compétition permanente… autant de facteurs qui semblent gouverner les interactions contemporaines (notamment professionnelles).
Dans un tel cadre, il n’est pas étonnant de voir que la plupart d’entre nous se focalisent sur leurs points faibles et leurs échecs plutôt que sur les domaines où ils excellent.
Nous sommes des êtres avec des faiblesses certes, mais aussi des forces et une certaine capacité d’accomplissement.
Prenez 10 minutes pour lister ces derniers : depuis l’obtention de vos diplômes à la reconnaissance de vos capacités sportives en passant par l’acquisition de savoirs ou de compétences particulières, comme l’apprentissage d’une autre langue, aptitudes informatiques, humour, sacrifices accomplis…
Voilà de quoi vous remémorer que vous n’êtes pas seulement cet individu qui doute de ses qualités intrinsèques et qui n’ose pas partager ses opinions par peur d’être raillé.
Ces qualités que vous considérez comme naturelles sont le fruit d’une expérience et ont pour résultat le développement d’aptitudes : ne l’oubliez pas (pensez-y notamment au moment où le doute se fait ressentir).
4. Devenez un observateur attentif
Pour vous départir du regard des autres et ne plus vous attarder uniquement sur le conflit interne qui domine votre subconscient, vous pouvez, pour une fois, vous intéresser aux autres.
Observez. Observez comment les gens agissent et réagissent. Au travail, dans la rue, essayez de comprendre comment ils évoluent.
Le premier bénéfice d’un tel positionnement, c’est la remise en cause du regard d’autrui (puisque c’est vous qui êtes en position de « juge » ).
Ensuite, vous pourrez certainement en apprendre plus sur les qualités sociales à développer au cours d’échanges.
Vos observations pourront alors vous aider à affiner votre relationnel.
Et si ce n’est pas le cas, elles vous permettront au moins de voir que vous n’êtes pas le centre de l’intérêt et des critiques. Vous êtes simplement une personne de plus.
Pourquoi alors douter de votre légitimité ?
5. Relativisez la portée de toute situation
Voilà qui paraît évident : pour surmonter la timidité, il faut être capable de comprendre qu’elle n’est qu’une limitation, une barrière.
Quelle que soit la situation à laquelle vous faites face, elle n’est pas mortelle.
Votre vie ne s’arrêtera pas si vous ratez votre oral, votre entretien d’embauche ou si on pense que vous êtes stupide.
Vous aurez toujours l’opportunité de vous améliorer, de faire évoluer les jugements à votre encontre.
Triompher de la timidité, c’est être capable de ne pas prêter attention aux éventuelles conséquences afin de profiter de l’expérience, en ce qu’elle est formatrice, et ce, quel qu’en soit le résultat.
Essayez d’être moins sérieux, de faire face au risque avec le sourire.
N’oubliez pas que votre communication non verbale est elle-même un élément sur lequel vos interlocuteurs s’appuient pour juger de votre crédibilité.
6. Replacez le focus sur autrui
Vous avez peur de ce qu’on peut penser de vous ? L’impression que votre discours n’est pas légitime ?
Pourquoi braquer les projecteurs sur vos interlocuteurs ?
De manière très simple, vous pourrez poser des questions directes à ces derniers.
Cela vous permettra de rebondir sur leurs dires (justifiant ainsi vos prises de position) et d’instaurer un échange, une complicité.
À ce rythme, votre timidité ne sera plus qu’un mauvais souvenir !
Vaincre la timidité n’est pas aussi difficile que vous pourriez le penser de prime abord. Mais comme souvent, cela requiert une introspection et une volonté de relativiser les enjeux relationnels, intellectuels et matériels des situations rencontrées au quotidien.
Et vous ? Comment faites-vous pour vaincre la timidité ? Y êtes-vous parvenu ? Vos expériences peuvent enrichir le débat !
À bientôt !
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