La victimisation, comprise ici comme une tendance à l’apitoiement sur son sort, est l’un des blocages psychologiques les plus importants que nous puissions affronter en tant qu’individus.
Quand un obstacle survient, entraînant remise en question et prise de conscience de nos limites matérielle à un moment T, nous tendons en effet très souvent à adopter un point de vue négatif, reposant sur un certain degré de fatalisme et de pessimisme.
L’échec affecte toujours notre état d’esprit, nous ne pouvons le nier.
Mais alors même que certaines personnes le conçoivent comme une source de motivation, un moyen de mettre en lumière nos faiblesses et par conséquent la route à suivre pour atteindre ses objectifs, d’autres sombrent dans le déni et finissent par se fermer à leur environnement.
Cette réaction est commune.
La victimisation est en quelque sorte une incapacité à voir les vraies conséquences de nos choix et de nos actes.
Elle résulte d’une frustration, d’une blessure de l’ego somme toute compréhensible, mais largement néfaste au moment où nous devrions lâcher prise et tirer des enseignements des épreuves rencontrées.
Pire, il semblerait que la victimisation soit addictive, qu’elle nous permette de trouver des excuses justifiant nos carences et nos manquements, fussent-ils involontaires.
L’article du jour a une finalité très simple : en finir avec cette attitude qui voudrait que nous nous érigions en entités incapables de reprendre le contrôle de notre vie, ayant la sensation que le monde entier est contre nous, et que dans ces conditions, évoluer relève du miracle.
Quoi que l’on puisse penser, ces croyances sont erronées et limitent le champ de nos possibilités.
Nous avons tous l’aptitude à ouvrir les yeux, à stimuler notre motivation, même si sortir de notre zone de confort semble comporte des risques.
Nous tomberons, nous échouerons, nous ferons parfois face à de terribles désillusions… mais cela fait partie du processus de l’apprentissage, des obstacles à surmonter pour jouir d’une véritable satisfaction, provoquée par la fierté de ne pas baisser les armes quand l’adversité redouble d’intensité.
Comme on peut l’entendre un peu partout, perdre une bataille ne revient pas à perdre la guerre.
La victimisation est par conséquent un principe destructeur, annihilant toute volonté d’aller de l’avant et d’accepter que oui, comme tout un chacun, les aléas de notre environnement peuvent jouer en notre défaveur.
Il suffit de s’interroger sur son existence et sur les challenges du passé pour s’en rendre compte.
N’avons-nous jamais rien raté ?
Sommes-nous des moins que rien pour autant ?
Cela doit-il nous amener à nous enfermer dans un carcan isolant, fait de rancœur, de méfiance et d’aigreur ?
Est-ce de cette manière que nous vivrons plus heureux ?
Non, certainement pas.
L’objectif du jour est donc très simple : il est temps d’arrêter de nous ériger en tant que victimes et de prendre notre destin en main, car personne ne le fera pour nous !
1. La victimisation : une vérité toujours difficile à entendre
Confrontés à un environnement façonné par nos interactions sociales, nous avons tous rencontré cette image du « chevalier solitaire » luttant envers et contre tous à un moment donné de notre existence.
Doués de conscience, nous restons en contact permanent avec nos émotions au point parfois de les laisser prendre le pas sur l’objectivité et notre besoin d’agir pour faire évoluer les circonstances qui nous sont le moins profitables.
Le regard d’autrui et la peur du risque et du changement sont alors des freins qui nous poussent dans bien des cas à baisser les bras, par peur de ne pas être à la hauteur.
La société dans laquelle nous vivons instaure la compétitivité et l’efficacité au rang de nécessités, faisant apparaître le moindre faux pas comme bien plus important qu’il ne l’est dans les faits.
C’est précisément à ce moment que la victimisation prend le pas sur la volonté d’en découdre.
Quand on y réfléchit, on s’aperçoit même que nous semblons gagner à nous morfondre et à nous apitoyer sur notre sort.
Cela nous permet de stimuler l’empathie et l’attention d’autres membres de notre milieu.
La tristesse prolongée et l’isolement ainsi mis en exergue nous permettent d’attirer la complaisance voire la pitié de personnes reconnaissant les difficultés rencontrées, et ce même si ce sentiment s’atténuera forcément avec le temps (une personne se plaignant en permanence et incapable de repérer le moindre signe de sa responsabilité dans l’échec finira par agacer, c’est une certitude).
De plus, la victimisation justifie aussi à elle seule une volonté d’immobilisme, de refus du risque et de mise en action.
Les résultats subis pouvant être néfastes, l’excuse pour ne plus rien faire est toute trouvée.
En résumé, adopter cette disposition nous enferme dans une vision très manichéenne de la situation, prônant que la douleur est une preuve de notre bon droit et que nous ne sommes pas responsables de la situation.
Une question semble alors être ignorée… Où cela nous mènera-t-il, si ce n’est droit dans le mur ?
Comment développer un certain degré de confiance en soi si l’on se renferme sur soi après chaque désillusion ?
2. Victimisation et réflexion constructive
Si la victimisation semble comme une réaction naïve, de par les « bénéfices » immédiats qu’elle confère, elle souvent est un réflexe inconscient des plus faciles à contracter.
On ne peut décemment espérer de nous améliorer, apprendre de nos erreurs, si l’on refuse d’accepter nos faiblesses et nos limites.
Pour changer les choses, il faut parvenir à prendre conscience qu’une situation désavantageuse peut en réalité représenter un mal pour un bien.
Il suffit d’ailleurs de s’interroger concrètement sur la portée du mal ressenti et des conséquences d’un échec (quel que soit le domaine concerné par ce dernier).
Souffrirons-nous de cette erreur dans plusieurs années ?
S’enfermer sur soi-même jouera-t-il en notre faveur, sur le long terme ?
Quid de notre relationnel, de notre planification pour le futur ?
Devons-nous tout laisser tomber pour une simple déconvenue ?
Admettre ses manquements, n’est-ce pas déjà apprendre et se mettre dans les meilleures dispositions pour sortir de la pénombre ?
Une véritable réflexion quant à la portée de la victimisation peut être sous-tendue par une mise en action effective.
Ainsi, il nous reviendra de nous pencher, le plus objectivement possible, sur l’origine de la situation problématique.
Où le problème s’est-il matérialisé ?
Quelles ont été vos erreurs décisives (impulsivité, manque de connaissances, impatience, absence de réalisme au moment de la définition de l’objectif à atteindre… ) ?
Notre rôle, c’est d’une part de relativiser notre douleur (en se souvenant qu’il existe sans doute quelqu’un quelque part, dont la situation est bien pire que la nôtre), mais aussi de nous arrêter sur le concret.
Prenez donc une feuille de papier et couchez-y ces quelques questions, pour sortir du cadre de la victimisation :
- Que puis-je concrètement apprendre du déroulement des événements ?
- Si je devais axer la redéfinition de mes principes sur la plus importante des lacunes découvertes, quelle serait-elle ?
- Puis-je tirer quelque chose de positif du malheur apparent ?
- Que puis-je faire, là, maintenant, pour me lancer dans un processus de sortie de l’état d’esprit favorisé par la victimisation ?
- Considérer mes erreurs pour mieux me préparer aux nouveaux challenges à venir, est-ce une mauvaise chose ?
Les réponses que vous apporterez à ces questions représentent les premiers pas vers une amélioration globale, une remise en cause de la victimisation.
N’oubliez pas que nous ne sommes qu’humains, et que nous fassions tous des erreurs, c’est dans notre nature.
Nous devons donc apprendre à pardonner faiblesses, à arrêter de nous considérer comme des machines, et de nous servir de nos expériences comme tremplins au lieu d’y voir une prison nous empêchant d’évoluer comme nous le souhaiterions.
L’être humain reste faible, limité et fragile.
En prenant conscience des barrières qui nous éloignent encore de notre potentiel, nous parviendrons petit à petit à nous en départir et à enfin vivre libérés des pressions qui pèsent sur nos épaules.
Il ne nous reste plus qu’à faire face à nos responsabilités et à nous autoriser le droit de nous accepter comme nous sommes vraiment !
Qu’en est-il pour vous ? La victimisation est-elle une disposition que vous adoptez souvent ? N’hésitez pas à venir partager votre point de vue !
Laisser un commentaire