Peut-on surmonter le trac ?

« Le trac est incontestablement le même chez un champion que chez un débutant. La différence vient du fait que le champion a appris à mieux le maîtriser que le second » John McEnroe.

Si les arguments d’autorité ne sont pas toujours nécessairement convaincants, l’ancien joueur de tennis professionnel ne manque aucunement d’objectivité en prononçant ces quelques mots.

Le trac est un sentiment que tout le monde doit d’affronter au cours de son existence, sans distinction de sexe, d’âge ou de quelconques autres critères.

Par définition, l’angoisse de passer sous le crible des regards et jugements extérieurs nous déstabilise, même si certains individus prétendent n’en avoir que faire ou ne pas y être sensibles.

Impossible de ne pas ressentir cette boule à l’estomac ou sa gorge se nouer avant d’entrer dans une salle pleine à craquer, de monter sur une scène ou d’entrer sur un terrain.

Et si surmonter le trac reste un espoir, il nous faut avant tout bien comprendre que son apparition est naturelle.

Douter de soi, avoir l’impression qu’on a tout oublié ou que nous ne sommes tout simplement pas capables d’entrer en piste au moment de l’action représentent des dispositions communes, difficiles à ignorer.

Pourtant, il existe des outils pour véritablement faire preuve d’efficacité, même en état de stress et quel que soit le domaine concerné, et leur partage fait aujourd’hui partie de nos attributions.

Ensemble, nous allons donc tenter d’élucider le mystère, tout en restant réalistes : si on peut vaincre le trac, ce dernier ne sera jamais voué à disparaître totalement, et c’est tant mieux.

Si c’est toujours l’aspect négatif (peurs et blocages) qui est mis en avant, il convient en effet d’insister sur l’extraordinaire motivation (notamment inconsciente) et l’extrême soulagement vécus pendant et après l’effort.

De quoi rendre cet exercice excitant, enrichissant.

1. Les principes de mise en situation et de visualisation

Si vous avez déjà ressenti cette appréhension avant d’entrer en action, vous savez aussi que dans la plupart des cas, elle se dissipe, s’évapore au profit de la démonstration de vos qualités et de votre besoin d’affirmation de soi pendant ladite épreuve.

Pourtant, ce savoir n’empêche pas notre psychologie d’être freinée, tant la mise en action est remise en cause par cette irrationnelle inquiétude qui nous guette.

Comment allons-nous nous en sortir ? Comment allons-nous cacher notre émoi ? Qu’arrivera-t-il si nous commençons à bafouiller ou à nous perdre dans notre raisonnement ?

Autant de questions qui n’ont pas lieu d’être, d’autant plus si vous avez préparé votre intervention (encore une fois, le domaine importe peu).

Pour surmonter le trac, il faut pouvoir le regarder droit dans les yeux, sans trembler, car étant sûr de son fait, de par l’entraînement, la répétition, qui finissent par faire de la performance, une simple routine.

Car oui, là est bien évidemment la priorité.

La mise en situation

La peur de la contre-performance naît de l’inquiétude, du doute, lié à l’aspect unique et ponctuel de l’événement auquel nous devons participer.

Tout le monde appréhende sa première journée de travail, alors qu’un poste occupé depuis plusieurs années ne représente plus le moindre problème à ce niveau.

C’est d’ailleurs cette observation qui permet de mettre en relief le premier et le plus efficace des outils existant pour surmonter le trac : la mise en situation.

D’une manière très simple, il vous suffit alors de rassembler les conditions de votre future épreuve, et de vous exercer à performer face au même genre de pression.

Vous devez faire un discours devant une assemblée ou mener une visioconférence ? Pourquoi alors ne pas regrouper quelques amis et/ou vous enregistrer via une webcam pour déclamer votre démonstration ?

En insistant sur les détails (port de la tenue que vous pensez utiliser le jour J, adoption d’une posture similaire, sur une estrade ou assis sur une chaise faisant face à l’audience, soin apporté à votre élocution…) vous pourrez plus facilement assimiler l’entièreté du défi qui se propose à vous, vous permettant de mieux en cerner les aléas et les risques.

De plus, la possibilité vous sera alors offerte de bénéficier d’une analyse de votre performance, ce qui ne peut que vous faire tendre vers l’amélioration.

Il vous revient de vous préparer aux réactions de vos interlocuteurs, bonnes ou mauvaises, afin d’avoir dans votre manche les parades adéquates.

La visualisation

Si la manœuvre est controversée, elle reste selon moi un point fort pour vaincre le trac.

Prôner le contraire reviendrait en effet à minimiser le pouvoir de la psychologie personnelle.

Dans les faits, s’imaginer relever le défi et surtout y parvenir, de manière répétée, permet de stimuler l’inconscient, de prendre confiance en son potentiel et de ne se préparer qu’au succès.

Alors je sais, les pessimistes diront qu’il vaut mieux attendre l’échec, réduisant ainsi la déception lors de sa matérialisation… mais vous imaginez bien que cela peut avoir un impact négatif, renforçant l’état de stress et empêchant l’individu de se persuader de ses propres qualités et de garder ses objectifs en ligne de mire.

2. Que faire pendant l’exécution ?

Si la préparation est vitale, elle n’est pas suffisante.

Crises d’angoisse, vertiges peuvent malgré tout prendre place, du fait d’une petite erreur ou de la trop grande importance accordée aux réactions des personnes aux alentours.

Il convient donc de se pencher sur les astuces, les outils matériels à notre disposition pour ne pas perdre le fil et retomber sur nos pieds.

À l’image de l’acteur de théâtre qui bénéficie toujours du soutien d’un souffleur, nous avons besoin d’un filet de sécurité qui empêche le doute de prendre trop de place pendant la performance.

À notre niveau, tout dépend de l’épreuve en question, évidemment.

Mais cela n’empêche nullement de diriger notre attention sur des facteurs extérieurs, sans doute moins « importants » que le contenu du message (ou de la performance en elle-même).

Personnellement, j’aime à me focaliser sur le non verbal quand je suis amené à parler en public.

Il suffit alors de réfléchir à la portée des mouvements effectués, des postures adoptées, du rythme de notre respiration, afin de relativiser l’inquiétude liée au regard d’autrui.

Le paradoxe, c’est que le discours devient alors plus naturel, moins empreint d’hésitations et de ruptures, puisque découlant de la répétition effectuée en amont.

Ce principe est aussi valable au moment d’utiliser ses meilleurs arguments (ou de sortir son meilleur coup lors d’un match de tennis, ou de faire preuve d’humour lors d’un entretien d’embauche).

On se rend alors compte instantanément de notre potentiel et devons être aptes à nous raccrocher à ces micro-exploits afin de continuer sur notre lancée.

Fondamentalement, il devient tout à fait possible de surmonter le trac au moment même où ce dernier n’est plus considéré comme le souci primordial, l’élément sur lequel toute notre attention est portée.

Le tout est de ne pas conférer à l’existence même d’une appréhension un caractère destructeur.

Surmonter le trac ne signifie pas que ce dernier soit totalement néfaste et ne puisse être transformé, à force de relativisation, en une source de courage et de détermination.

Mais ça, vous l’aviez déjà compris, pas vrai ?

Et vous ? Quels sont vos conseils pour surmonter le trac ? Avez-vous des astuces concrètes pouvant profiter au plus grand nombre ? N’hésitez pas à commenter l’article !


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