Lorsqu’on aborde la psychologie individuelle et qu’on se penche plus particulièrement sur les outils pour acquérir assez d’empire sur nous-mêmes, une véritable capacité à se détacher de nos ressentis les plus coriaces semble nécessaire.
Parmi ces derniers, le plus souvent cité dans les articles de Réussite Personnelle, reste bien évidemment la faculté de relativiser la portée des aléas affectant notre état d’esprit.
Comme vous le savez, se laisser dominer par son émotivité, accorder trop d’importance aux obstacles qu’aux solutions, remettre en question notre affirmation ou se baser sur une fierté mal placée pour dicter sa conduite sont des réflexes qui peuvent s’avérer dangereux.
Apprendre à relativiser est depuis toujours l’une des clés d’une vie sereine, permettant de mieux analyser nos forces et faiblesses et au final de tendre vers une évolution stable et continue.
Seulement, comme souvent, le procédé est bien connu, mais pas nécessairement facile à appliquer.
Qui ne stresse pas avant un examen ou un entretien d’embauche ?
Qui n’a jamais réagi de manière spontanée, impulsive ou incontrôlée face à une situation conflictuelle ?
Les personnes concernées pourront jeter la première pierre…
Pour le reste, il convient de nous questionner sur les astuces, les méthodes pouvant être employées pour limiter ce genre de débordements et pour ne plus faire une montagne d’un simple monticule.
Que vous le remarquiez ou non, notre environnement est empli d’hypocrisie et de mensonges.
Nous sommes prompts à juger, à créer de véritables phénomènes sociaux, sans jamais nous interroger sur les conséquences réelles du problème mis en exergue.
Nous préférons nous intéresser aux probabilités, aux éventuelles retombées et surtout, surtout, à la fausse image de la bienséance et du politiquement correct (ce qui est assez paradoxal, sachant que les accusateurs sont toujours eux-mêmes coupables de quelque chose).
Il n’est pas ici question de coup de gueule, je voulais simplement essayer de recadrer le sujet.
Relativiser, c’est aussi se sortir de cette logique accusatrice, destructrice et stérile dont nous sommes si friands en France.
Notre culture du mécontentement chronique nous empêche bien souvent de nous rendre compte de la richesse du monde qui nous entoure et nous force à repousser toute critique ou épreuve négative.
Nous devons dépasser ces limites, sortir de ce cocon égoïste et faire face à la vérité des faits.
Ainsi, nous pourrons questionner la gravité, la portée et le véritable impact de nos actions ou des éléments extérieurs sur notre état d’esprit.
Pour résumer, relativiser, c’est aussi user d’une franchise réelle, libérée des opinions de masse et de la volonté de ne pas écorner sa propre image.
En serons-nous capables ? Aurons-nous ce qu’il faut pour apprendre à relativiser ?
Là est la question.
1. La différenciation entre sentimentalisme et réalité objective
Quand la remise en cause pointe le bout de son nez, quel que soit le domaine qu’elle concerne, l’individu se terre dans une réflexion ultra subjective basée sur la souffrance, la douleur et la peine.
L’apitoiement devient alors l’un des fondements de sa réflexion et s’il ne fait rien pour endiguer le phénomène, l’état d’esprit ainsi mis à jour peut s’avérer terrible, impliquant un certain degré d’isolation et une tendance à voir la vie en noir.
C’est de cette manière que naît la dépression, la plupart du temps.
Une erreur a pu être commise, des lacunes mises en lumière, mais cela ne signifie pas pour autant que la situation en question doive prendre le pas sur toutes les sources de satisfaction que nous pouvons identifier.
Ce qui est assez étonnant, c’est que la culpabilité nous fait souvent tomber dans une exagération sans fin, nous pousse à douter de l’exactitude de notre jugement et de tout ce que nous avons pu accomplir dans notre vie.
Pire, on s’interdit presque le droit d’être heureux et de ne pas penser au sujet sensible.
Une fois atteint par un mal de ce type, l’individu se focalise sur cet épicentre de la tristesse, sans jamais sembler être capable de se dire qu’il verra des jours meilleurs et que cet épisode n’est qu’éphémère.
C’est à ce niveau que le fossé se creuse entre ce que nous pouvons ressentir lorsque certains challenges semblent irréalisables et la réalité objective des faits.
Il faut se départir de ce flot de pensées négatives, de croyances qui nous envahissent et affectent largement notre ouverture d’esprit.
Avant de sombrer dans le doute excessif, il convient donc de vous poser les bonnes questions.
Celles qui vous feront reprendre courage, qui vous prouveront que le coup de mou dont vous faites l’expérience peut lui aussi s’inscrire dans une logique d’apprentissage et d’amélioration.
Essayez d’aller plus loin que les apparences, de mettre à jour un raisonnement logique, basé sur du concret.
Pour cela, encore une fois, je vous conseille de matérialiser la démarche sur papier, afin de mieux cerner les contours de la prison que votre inconscient dessine tout autour de vous.
Demandez-vous par exemple si l’épreuve rencontrée est sincèrement le pire événement rencontré jusqu’alors.
A-t-elle un impact sur votre quotidien ?
Continuera-t-elle de vous faire souffrir dans plusieurs années ?
Que risquez-vous à la considérer comme un simple obstacle, une difficulté à franchir avant de reprendre votre route ?
Vaut-elle véritablement le coup de remettre en cause toute votre existence ?
N’avez-vous pas pu constater pire situation autour de vous ?
Concerne-t-elle le reste de votre environnement ?
Toutes ces interrogations peuvent ressembler à une tentative de minimiser la gravité d’un acte ou à un refus de prendre ses responsabilités… pourtant, il n’en est rien.
Ce n’est pas parce qu’on accepte une épreuve avec sérénité qu’on en renie la nature, bien au contraire.
C’est le fait de s’attarder sur le surplus des sentiments, sur les conséquences psychologiques dudit phénomène qui repose sur un manque d’objectivité et de lucidité.
Nous avons tous le droit à l’erreur. Se fustiger pour cela est criminel.
Cela peut vous éloigner de l’apaisement et à terme du bonheur.
Êtes-vous bien sûr que c’est ce que vous méritez ?
Pourquoi vous refuser le droit d’analyser calmement votre situation plutôt que de prendre peur à sa simple mention ?
Apprendre à relativiser, c’est en fait se donner les moyens de mettre de la distance entre nos émotions et la réalité matérielle des choses.
N’est-ce pas là une priorité de la définition de nos objectifs et de notre volonté d’amélioration ?
Vous êtes seul juge !
2. Apprendre à relativiser en extériorisant son ressenti
Puisqu’apprendre à relativiser n’est pas une mince affaire, il nous faut nous pencher sur les moyens les plus immédiats, les plus proches de nous pour y parvenir.
Remettre en cause ce que nous pensons et ressentons n’est jamais simple, c’est une certitude.
En revanche, nous pouvons agir sur notre focus et notre comportement.
Pour comprendre que la puissance de nos ressentis ne change pas fondamentalement une situation, il nous faut nous en départir de la manière la plus concrète possible.
Vous traversez une période de troubles manifestes ?
Essayez de sortir de chez vous, de voir du monde, de faire du sport, de lire…
Toute activité permettant de reléguer vos pensées négatives au second plan est une source d’une amélioration de votre état d’esprit.
Dites-vous bien que la pire chose à faire, c’est de vous isoler et de retourner les mêmes questions sans cesse dans votre tête.
Apprendre à relativiser, c’est donc aussi refuser de faire de nos doutes et de nos peurs les éléments centraux de notre vision globale.
L’extériorisation peut alors aider à introduire dans notre raisonnement, dans notre manière de voir les choses, une notion de recul, une prise d’informations objectives.
Que vous décidiez de commencer un journal émotionnel ou de vous confier à quelqu’un (un proche, un ami, un professionnel…), vous pourrez en effet bénéficier d’une notion de distance face à votre émoi.
En écrivant, vous pourrez ainsi littéralement vider votre sac sur le papier, vous autoriser tous les écarts et une liberté sans limites pour exprimer toute la douleur qui vous envahit.
Une fois ceci fait, et sans même parler du sentiment de soulagement que cela procure, vous pourrez relire votre récit, en laissant quelques jours s’écouler, dans le meilleur des cas.
Rapidement, vous vous rendrez-compte que votre point de vue a nécessairement évolué, ce qui vous permettra de vous placer sur les bons rails.
Si vous choisissez de vous confier à quelqu’un, n’oubliez pas de faire jouer l’écoute active et de prendre en compte les avis extérieurs.
Ces derniers ne seront pas nécessairement des plus personnalisés, mais auront le mérite de vous proposer de nouvelles pistes de réflexion, inconsciemment écartées lors de votre apitoiement sur votre sort.
Apprendre à relativiser permet d’enrichir sa capacité d’analyse, de se sortir du passé et de prendre les épreuves qui nous arrivent pour ce qu’elles sont véritablement et non pour ce qu’elles pourraient être.
Quoi qu’il en soit, oui, relativiser est une chose bien plus facile à dire qu’à faire… mais nous ne pouvions pas décemment ignorer le sujet.
Et puis qui sait, garder cela en mémoire vous évitera sans doute de passer par une remise en question globale de votre potentiel intrinsèque lors de votre prochaine mésaventure !
Pour ma part, je vous abandonne ici et vous remercie encore pour votre fidélité.
N’hésitez d’ailleurs pas à venir illustrer cette production en partageant avec nous vos secrets pour relativiser.
Laisser un commentaire