Procrastination : La guerre est déclarée !

Nous sommes lundi matin et vous êtes en retard pour aller au travail.

En jetant un œil à votre garde-robe vous vous rendez compte que vous n’avez plus rien à vous mettre.

Vous aviez prévu de faire une machine ce week-end, mais vous avez été très occupé entre les amis, la famille et la traditionnelle « sieste devant la télé » du samedi après-midi.

Arrivé au bureau, c’est l’enfer.

Il faut dire que vendredi dernier vous étiez si pressé d’être en week-end, si usé par votre semaine, que vous avez décidé de prendre un peu le temps de boire une tasse de café avec vos collègues et de décaler tous vos rendez-vous à la semaine suivante.

Après une journée éreintante, vous voilà obligé d’attendre le dépanneur, car, comme à chaque fois, le voyant sur votre tableau de bord ne vous a pas convaincu d’aller faire le plein immédiatement.

Arrive enfin l’heure du dîner.

Comme vous aviez pensé le week-end passé que vous aviez « largement le temps de faire les courses », il ne vous reste à vous mettre sous la dent qu’un paquet de coquillettes et une tranche de jambon périmée.

Vous vous reconnaissez dans ce portrait ? C’est que vous êtes victime de votre procrastination !

Soldat, préparez-vous, il est temps de lutter contre la procrastination ! L’ennemi a envahi votre quotidien et le moment est venu pour reconquérir le terrain perdu.

Votre mission : libérer la motivation des griffes de l’adversaire et recouvrer le courage, l’envie de faire les choix qui vous permettront de vivre une vie épanouie et sereine.

Bientôt, vous retrouverez votre mordant, vous pourrez réaliser tous vos objectifs et jouir des retombées et de la satisfaction qui les accompagnent.

Mais avant cela, il va falloir faire front ! Alors en avant, marche !

1. La procrastination : identifier l’ennemi pour l’éradiquer

Lutter contre la procrastination ne pourra s’avérer efficace que si vous savez vraiment ce qu’elle représente et comment elle se matérialise dans votre vie quotidienne.

Si la procrastination est définie comme la tendance à toujours remettre les choses au lendemain et donc la difficulté à effectivement se jeter à corps perdu dans ses projets, il convient d’en élargir la portée traditionnelle.

Elle est bien souvent utilisée pour caractériser une attitude professionnelle, un manque de sérieux lié à la difficulté d’effectuer une tâche qui n’apporterait pas une satisfaction immédiate.

Il n’est donc pas dénué de sens de l’appliquer à des domaines plus vastes, comme le changement psychologique ou la vie personnelle (tâches ménagères, obligations quotidiennes…)

L’ennemi se déguise sous des formes aussi diverses que variées, d’où la difficulté de vaincre la procrastination.

Voici les trois principales : si vous les apercevez, tirez sans sommation!

– Les distractions :

Qui ne remet pas l’exécution d’une tâche à plus tard, ou ne s’arrête pas en plein milieu de celle-ci pour envoyer un petit « tweet », changer son statut Facebook ou regarder ses e-mails ?

On se dit que cela ne prendra que quelques secondes, que cela ne nuira pas à notre efficacité…

Le problème, c’est que ces secondes se transforment rapidement en minutes voire en heures. Et là, on peut le dire : la procrastination gagne la bataille !

– Les pseudo-priorités :

La procrastination est insidieuse, vicieuse. Elle attaque votre psychologie, vous laissant trouver des justifications, inventer des priorités pour vous adonner à l’art de ne pas faire ce que vous avez vraiment à faire.

Cette petite voix qui vous dit que vous devez absolument répondre au mail de votre soeur, aller acheter des cigarettes ou appeler votre chéri(e) pour vous assurer qu’il/elle va bien alors que vous êtes en train de plancher sur votre dernière production vous ment !

Elle veut simplement vous faire dévier de votre route.

– Les formulations toutes faites et les calculs erronés :

« Bon, je vais juste faire ça vite fait, ensuite je commence », « si je compte qu’il reste environ 10 minutes avant la fin de ma série télévisée, cela me laisse 50 minutes pour rédiger mon article… j’écris approximativement 2,7 lignes à la minute, donc si je multiplie cela par le nombre de caractères… »

Ahhhhhhhh ! Alerte rouge ! Procrastination en vue ! Elle vous fait perdre la tête, au point de vous lancer dans une théorisation justificative de votre absence de motivation et de volonté de vous mettre au travail !

Qu’elle se matérialise de manière évidente (vous poussant à regarder une vidéo d’un petit chat tout mignon, ou le dernier clip de votre groupe favori) ou pernicieuse (« ah, je viens de recevoir un mail, je dois le lire… c’est sûrement important » !) la procrastination est toujours là, attendant vos moments de faiblesse pour frapper.

Mais maintenant que vous connaissez son visage, vous allez pouvoir contre-attaquer !

2. Procrastination : sortez l’artillerie lourde pour vous en débarrasser !

Pour marquer des points dans votre lutte contre la procrastination, vous allez devoir élaborer un plan d’action.

Il est temps de démontrer vos qualités de stratège et de frapper là où ça fait mal !

Voici celui que je vous recommanderais :

Établissez des objectifs clairs :

Si le processus de la réalisation d’une tâche en particulier vous paraît rébarbatif, c’est peut-être parce que vous ne pensez qu’à l’immédiateté de ce dernier.

Avant de vous lancer dans un projet, pensez en termes d’objectifs : ces derniers sont-ils en adéquation avec votre psychologie ?

Quelles en seront les retombées ? En se concentrant sur l’apport, la récompense, on peut généralement retrouver plus facilement sa motivation et se départir de la lassitude de la routine.

C’est d’autant plus vrai si vous entreprenez un changement radical dans votre vie : chercher un nouveau travail, perdre du poids, élargir votre champ de compétences…

Tous ces projets nécessiteront le franchissement d’obstacles importants et un courage quotidien.

Mais au bout du chemin, des bénéfices vous attendent sur le long terme, ils stimuleront confiance en soi, estime personnelle et amour propre.

C’est peut-être cela qu’il faut garder en tête, non ?

Définissez des limites temporelles :

Le système des deadlines est un très bon moyen de stimuler votre motivation et de mieux vous organiser au quotidien.

Votre rôle consiste alors à parcelliser vos objectifs en différentes tâches de moindre importance et de vous impartir un certain temps, une limite pour les réaliser.

Le tout sans oublier évidemment de vous accorder des temps de pause (eux aussi chronométrés !)

Vous en retirerez plus de satisfaction, grâce au sentiment d’accomplissement découlant de la réalisation de chacune de ces étapes vous rapprochant de votre but, et cela vous permettra de ne plus perdre votre focus.

La procrastination apparaît souvent du fait que ces limites temporelles sont floues, tout comme la définition précise des conditions à remplir pour jouir des retombées d’un projet.

Comme vous vous en doutez, le principe des deadlines vous poussera aussi à remettre en cause votre possible obsession de la perfection.

Cette dernière n’est pas de ce monde et engendre frustration et mécontentement, principaux moteurs de la procrastination.

Une fois le délai dépassé, la tâche réalisée, passez donc à autre chose ! Une organisation bien définie vous évitera de perdre votre temps et augmentera de manière concrète votre efficacité.

Partagez vos projets :

Toute pression n’est pas négative. Le fait de parler de vos objectifs, de vos projets à vos amis et vos proches, vous permet d’avoir du soutien, une piqûre de rappel.

Quand ils vous verront, ils vous demanderont certainement où vous en êtes dans l’avancement de vos projets, ce qui vous permettra d’expliciter fièrement vos progrès.

De quoi stimuler votre motivation : difficile en effet de mettre en lumière votre tendance à la procrastination face aux personnes qui vous supportent !

Limitez les sources de distraction :

C’est la partie matérielle de votre plan d’action. Lorsque vous déciderez de vous lancer dans la bataille, vous allez devoir favoriser votre capacité à garder votre concentration en limitant l’influence du monde extérieur.

Pour ce faire, il vous faudra un espace de travail bien rangé et fonctionnel (pour ne pas détourner votre attention), fermer votre boîte mail et toutes vos messageries, vous séparer physiquement de votre téléphone portable (qui restera dans votre sac ou dans une autre pièce jusqu’à ce que vous vous accordiez une pause en respectant votre planning) et vous isoler tant que faire ce peut.

Des réflexes simples qui ne vous laisseront d’autre choix que de démontrer votre sérieux !

Faites une liste de tâches

Une liste de tâches est l’outil indispensable de la personne organisée. Vous y noterez ce que vous avez à faire, aussi bien au travail qu’à la maison.

Pour être efficace, votre liste de tâches ne doit pas être trop longue. N’y notez pas plus de dix tâches pour une journée (idéalement les cinq les plus importantes).

D’abord parce que psychologiquement il est plus facile de s’attaquer à une petite liste qu’à un pavé, mais cela vous permettra surtout de vous concentrer sur l’essentiel et vous évitera de commencer par les points les moins importants.

Commencez par les tâches qui vous embêtent le plus.

Décomposer vos tâches

Une liste de tâches doit également être contraignante. Sans cela elle n’est d’aucune utilité pour lutter contre la procrastination.

À côté de chaque tâche à effectuer, notez une échéance, un horaire auquel vous devrez avoir fini et tenez vos engagements.

Pour vous aider, vous pouvez déconstruire chaque chose à faire en plusieurs petites tâches.

Si par exemple vous devez organiser une réunion, prévoyez qu’à 9h30 vous devez avoir invité tous les participants et convenu du lieu, qu’à 11h vous devez avoir préparé votre intervention et qu’à midi vous devez avoir achevé votre PowerPoint.

Décomposer votre matinée ainsi est plus digeste que si vous planifiiez simplement « organiser la réunion avant midi ».

Psychologiquement, il est plus facile d’avoir à faire quelques petites tâches dans un temps très court que de grandes choses à répartir sur une journée.

Noter des étapes bien précises vous permet aussi de mieux savoir où vous allez et ce que vous avez à faire.

La règle des deux minutes

Un moyen de limiter les points sur votre liste de tâches et de lutter contre la procrastination reste encore de faire directement les choses au moment où vous les avez en tête.

Selon la « règle des 2 minutes », lorsque vous pensez à quelque chose que vous devez faire et qui vous prendrait moins de deux minutes, alors faites-le tout de suite.

Vous voyez que votre hamster n’a plus d’eau, remplissez son abreuvoir immédiatement.

Vous avez peu d’essence dans votre voiture et vous passez devant une station-service ? Arrêtez-vous et faites le plein.

En fait, nos journées sont remplies de mini-tâches qui ne prennent qu’une ou deux minutes de notre temps.

L’idée est de ne pas en laisser passer une seule à la trappe, car leur accumulation peut devenir un cauchemar à la fin de la journée.

Ne faites qu’une seule chose à la fois

L’important lorsque l’on a quelque chose à faire, c’est de commencer, de passer du point zéro au point un. Mais attention à rester concentré.

Le meilleur moyen de procrastiner, c’est d’être distrait. Pour ne pas perdre le fil de ce que vous alliez faire, éteignez votre télévision, votre téléphone, déconnectez-vous des réseaux sociaux.

Si vous écoutez de la musique, choisissez des morceaux sans paroles ou dans une langue que vous ne comprenez pas.

N’écoutez pas les infos à la radio en même temps que vous remplissez votre déclaration d’impôts.

C’est le meilleur moyen pour changer de sujet, d’être tenté d’aller voir sur Google Map où se trouve le Panama ou de changer votre statut Facebook pour critiquer tel politicien ou soutenir les rescapés de telle catastrophe naturelle.

Bref, c’est vous assurer de ne pas finir votre déclaration d’impôts à temps, de devoir payer des surcoûts et de pester contre l’administration fiscale pour son « manque de flexibilité ».

3. Procrastination : gardez la forme pour couvrir vos arrières

Dans cette guerre contre la procrastination, votre état psychologique, mais aussi physique est un élément clé.

Vous ne pourrez pas tenir vos engagements et continuer le combat si vous êtes exténué, stressé, sous pression ou affaibli.

Bien peu de soldats du quotidien pensent à cet aspect pourtant primordial pour tendre vers l’épanouissement personnel.

Un état d’esprit positif, une alimentation saine, une hygiène de vie impeccable et un temps de sommeil raisonnable sont tout aussi importants qu’une motivation de fer.

Comment lutter si vous ne dormez que trois heures par nuit et que la faim vous tiraille sans cesse ? Prendre soin de votre corps, c’est aussi s’assurer une certaine efficience journalière.

Vos objectifs ne doivent pas vous faire oublier que votre ressenti, votre état de santé et votre humeur ont un impact sur votre tendance à vous laisser aller à la procrastination.

Mon conseil ? Pourquoi ne pas commencer la journée par une demi-heure de marche à l’air frais avant de vous jeter sur un bon petit déjeuner qui vous procurera toute l’énergie nécessaire pour affronter tout obstacle qui pourrait s’ériger face à vous ?

Un soldat efficace est un soldat en bonne santé !

Ah la procrastination… tant de contenu à son sujet et pourtant l’ennemi n’a toujours pas rendu les armes ! Et ce n’est pas le développement technologique qui va arranger les choses !

Et vous, quelles sont vos méthodes pour ne pas laisser fuir la motivation ? Quels sont vos trucs, vos astuces pour ranger la procrastination au placard ?


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